Royaume-Uni : malgré la « loi Rwanda » de Rishi Sunak, il n’y a jamais eu autant de traversées de la Manche

INTERNTIONAL - Un triste record. Plus de 10 000 migrants sont arrivés au Royaume-Uni après avoir traversé la Manche depuis le début de l’année 2024. Et ce, malgré l’adoption en avril d’un projet de loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, censé être dissuasif pour les migrants.

Royaume-Uni : Rishi Sunak convoque des élections anticipées à haut risque pour les conservateurs

Ce nombre de traversées est un record atteint en pleine campagne pour les élections législatives du 4 juillet dans le pays. L’immigration clandestine est le sujet majeur de cette campagne officiellement lancée par le Premier ministre, Rishi Sunak, mercredi. Ce dernier avait promis de mettre fin aux arrivées de migrants en situation irrégulière et en avait même fait une de ses priorités.

Augmentation de 35 % par rapport à 2023

Mais vendredi, cinq nouvelles embarcations ont atteint le sud de l’Angleterre, avec à leur bord 288 migrants, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur publiés samedi. Ce qui a fait grimper le bilan à 10 170 personnes, dont la plupart viennent d’Afghanistan, d’Iran et de Turquie. Cela représente une augmentation de plus de 35 % par rapport à l’an dernier.

Le gouvernement conservateur espérait dissuader les migrants de venir au Royaume-Uni avec sa loi visant à expulser des milliers de demandeurs d’asile vers le Rwanda.

Jeudi, Rishi Sunak a reconnu que ce projet très controversé ne serait vraisemblablement pas appliqué avant le scrutin. Il a dit vouloir voir les premiers vols décoller après l’élection s’il la remporte.

Les travaillistes promettent d’abandonner cette politique d’expulsion

« Rishi Sunak prendra des mesures audacieuses pour arrêter les bateaux » de migrants, a martelé sur X le ministre de l’Intérieur James Cleverly samedi.

Les travaillistes, qui ont plus de 20 points d’avance dans les sondages sur les conservateurs, ont eux promis qu’ils abandonneraient la politique d’expulsion des migrants vers le Rwanda, critiquant un « gadget » coûteux et inefficace.

« Le gouvernement a perdu le contrôle de nos frontières », a déclaré Keir Starmer, le chef de l’opposition et futur Premier ministre si le Labour emporte les élections. Le parti travailliste estime également que l’immigration est trop importante et a promis de déployer des moyens inspirés de la lutte antiterroriste pour lutter contre les gangs de passeurs.

À voir également sur Le HuffPost :

Donald Trump revient sur des propos ambigus sur la contraception, sujet au cœur de la présidentielle

Le pape s’en prend aux États-Unis et à leur politique migratoire, « de la pure folie » selon lui