Royaume-Uni : les diplômés étrangers trop chers à l’embauche

Le gouvernement britannique a récemment modifié les seuils de revenus pour obtenir un visa de travail, avec comme objectif la réduction de l’immigration illégale et trop peu qualifiée. Il s’agissait aussi de garantir que les salaires ne soient pas “cassés” par des immigrés moins exigeants. De très nombreux étudiants internationaux tout juste diplômés des universités britanniques en font désormais les frais. “Ils espéraient se lancer dans une carrière professionnelle au Royaume-Uni, mais leurs offres d’emploi ont été annulées après que les récentes modifications apportées aux règles en matière de visa ont rendu trop coûteux leur embauche pour les banques, les cabinets de conseil et de nombreuses autres entreprises”, explique le Financial Times.

Pour embaucher un jeune diplômé et lui permettre d’obtenir un visa de travail de deux ans, il faut le payer plus de 30 960 livres par an, soit un peu plus de 36 000 euros. À Londres, les salaires des débutants à la sortie de l’université sont presque toujours supérieurs dans la banque ou encore le conseil, mais ce n’est pas le cas dans les autres villes comme Manchester ou Birmingham, et, partout, les deux premières années sont généralement consacrées à suivre une formation en interne avec des revenus plus proches d’une allocation que d’un salaire.

Pour ces raisons, “HSBC, Deloitte et KPMG comptent parmi les grands employeurs britanniques à avoir révoqué les offres faites aux diplômés étrangers ces dernières semaines”, les plaçant ainsi en porte à faux avec la loi qui interdit de la discrimination à l’embauche sur la base de la nationalité ou du statut de visa. Toutes les entreprises n’ont cependant pas fait ce choix. Le cabinet comptable Grant Thornton, par exemple, a décidé d’embaucher mais en dehors de Londres, dans des endroits où les salaires correspondent aux nouvelles exigences.

“Après avoir dépensé des dizaines de milliers de livres pour leurs études au Royaume-Uni avec l’intention de rester et de travailler dans le pays, certains jeunes se sentent durement traités maintenant que les règles ont été changées”, conclut le quotidien britannique.

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