Royaume-Uni : les députés britanniques arrêtés dans des cas de violences sexuelles ne siégeront plus

Les scandales de viols, agressions sexuelles et harcèlement ont émaillé l’histoire du Parlement de Westminster, avec plusieurs cas médiatisés ces derniers mois.

ROYAUME-UNI - Avec l’adoption de cette réforme, les députés britanniques risquent d’être interdits d’accès aux locaux du Parlement s’ils ont été arrêtés pour des infractions graves de nature sexuelle ou violente.

Selon un amendement adopté de justesse lundi soir, ils seront donc privés d’accéder au Parlement même sans avoir été formellement inculpés, et encore moins condamnés.

Les scandales de viols, agressions sexuelles et harcèlement ont émaillé l’histoire du Parlement de Westminster au fil des années, avec plusieurs cas médiatisés ces derniers mois, au point de lui valoir parfois le surnom de « Pestminster ».

Initialement, les services de la Chambre des Communes avaient proposé la mise en place d’une évaluation des risques pour déterminer si un député doit être déclaré persona non grata au Parlement en cas d’arrestation.

Le seuil proposé avait ensuite été relevé à l’inculpation, mais au final, un amendement déposé par la députée Wendy Chamberlain (parti libéral-démocrate) rétablissant le seuil à l’arrestation, a été adopté avec 170 voix pour (169 contre).

Jusqu’alors, le temps de l’enquête, les députés mis en cause dans de telles affaires ne cessaient de se rendre au Parlement que sur la base d’accords volontaires au cas par cas avec leurs partis politiques.

« Il n’est pas question de la culpabilité ou d’innocence de n’importe quel député, mais de protection », a affirmé la députée Wendy Chamberlain, soulignant la nécessité que « le Parlement soit aussi sûr que n’importe quel autre lieu de travail et que l’on demande des comptes à tout le monde selon des règles similaires ».

Lucy Powell, Secrétaire d’État au Numérique, à la Culture, aux Médias et aux Sports du cabinet fantôme, a elle déclaré au cours du débat que ces mesures étaient « attendues depuis longtemps ». « Les questions d’actes répréhensibles graves, de harcèlement ou de mauvaise culture sur le lieu de travail ont été un nuage constant au-dessus de ce Parlement », a-t-elle commenté, comme le rapporte le Guardian. « Les gros titres jettent le discrédit sur l’ensemble de la Chambre et contribuent à l’érosion de la confiance dans le Parlement et dans les hommes politiques ».

Cette réforme a également été applaudie par le syndicat de fonctionnaires FDA, dont le secrétaire général Dave Penman a salué une « victoire importante ». « Le Parlement est le lieu de travail de milliers de personnes et ces nouvelles procédures formelles apportent au personnel l’environnement de travail sûr qu’il mérite et attendrait de tout autre lieu de travail », a-t-il ajouté.

Parmi les opposants, le député conservateur Michael Ellis a souligné qu’une personne ne devrait être soumise à une telle mesure tant que sa culpabilité n’est pas été « prouvée ».

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