Royaume-Uni : un hôpital condamné après le suicide d'une patiente qui souffrait de troubles psychiatriques

L'enquête menée par les autorités compétentes a montré que la jeune femme avait profité d'un défaut de surveillance pour mettre fin à ses jours.

La jeune femme avait profité d'un moment d'inattention du personnel pour s'isoler, puis pour se donner la mort (Photo : Getty Images)

Les conclusions de l'enquête indépendante sont formelles : ce drame aurait pu être évité. Plus d'une décennie après le suicide d'une patiente âgée de 21 ans au Priory Hospital, cet établissement de santé situé à Roehampton, dans le sud-est de Londres (Royaume-Uni), vient d'être condamné à une amende de 140 000 livres sterling (environ 160 000 euros).

Comme le raconte My London, les faits se sont produits le 25 septembre 2013. Prise en charge depuis quelques semaines au sein de l'unité de soins psychiatriques du Priory Hospital, la jeune Francesca Whyatt avait profité d'un moment d'inattention du personnel soignant, accaparé par un incident, pour s'isoler dans un salon situé au dernier étage du bâtiment.

Elle utilise un vêtement pour se donner la mort par strangulation

D'après le média local, la jeune femme avait ensuite "utilisé un vêtement comme ligature" afin de se donner la mort par strangulation. Retrouvée inconsciente quelques minutes plus tard, elle avait été transférée en urgence en réanimation dans un autre hôpital, mais avait fini par succomber à ses blessures trois jours plus tard.

À la suite de ce drame hospitalier, une enquête avait été ouverte par le Health & Safety Executive (HSE), l'autorité compétente en matière d'inspection du travail dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail, notamment pour comprendre comment la patiente, dont le profil psychologique était instable, avait réussi à tromper la vigilance des infirmiers et surveillants de l'unité de soins psychiatriques.

Un cas édifiant

Les longues investigations menées par les enquêteurs ont ainsi permis d'établir qu'il y avait bien eu un défaut de surveillance à l'origine du décès de la jeune femme et que celui-ci était notamment dû à un manque de personnel. Accusée d'avoir failli à son obligation d'assurer la sécurité des patients, Priority Healthcare Limited, la société privée possédant l'hôpital en question, a plaidé coupable. L'entreprise de santé a finalement été condamnée il y a quelques jours à verser une amende de 140 000 livres sterling par la justice britannique.

"Ce cas incroyablement triste souligne la nécessité de mettre en place des systèmes appropriés et efficients pour surveiller les patients, juge un responsable du HSE, cité par My London. Les employeurs doivent savoir que le HSE demandera des comptes à ceux qui ne respectent pas la législation en matière de santé et de sécurité." Le média anglais précise par ailleurs que le montant des dommages et intérêts qui devront être versés à la famille de la victime sera fixé au cours d'une audience ultérieure.

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