Dans un “royaume effiloché et affaibli”, Charles III sera-t-il à la hauteur ?

Le couronnement de Charles III, samedi 6 mai, marque l’amorce d’une série d’“épreuves redoutables”, prévient The New European. “Plus grandes, encore, que celles affrontées par sa mère”, la reine Élisabeth II, arrivée sur le trône au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et au crépuscule de l’Empire britannique. Le nouveau roi, lui, “va devoir se battre pour réaffirmer la pertinence de la monarchie dans un royaume effiloché et affaibli par le Brexit”, souligne le magazine europhile.

Sans expérience au poste de chef d’État, “par définition”, moins populaire que son fils aîné William, d’après un récent sondage YouGov, Charles “est-il à la hauteur de la tâche ?” Le monarque a beau vouloir imprimer sa marque, moderniser l’institution, la dégraisser, en “a-t-il aussi les moyens ?”

Après tout, relève le journaliste Clive Irving, “le souverain comme les autres membres de la famille sont assez limités dans ce qu’ils peuvent faire”. Les visites à l’étranger, par exemple, s’effectuent sur demande du gouvernement. “Et, en interne, des courtisans, bien souvent des fonctionnaires, encadrent leur parole.”

Quel avenir pour Buckingham ?

Simplifier la structure de la monarchie reviendrait, dans le même temps, à briser le statu quo mis en place par sa mère. “La reine pensait que le nombre important de membres et d’employés de la famille royale était nécessaire pour maintenir son statut.” Mais l’entretien d’une telle machine coûte cher au contribuable (quelque 100 millions d’euros par an). “La question est délicate, d’autant plus en pleine crise du coût de la vie.”

Charles III lui-même jouit personnellement d’importants revenus issus du portefeuille foncier du duché de Cornouailles, rappelle The New European, “et il n’a jamais souhaité faire preuve transparence à ce sujet”. De quoi nuancer sa volonté affichée de combler le fossé entre la monarchie et ses sujets.

Finalement, le premier “grand test de sa détermination”, conclut The New European, “pourrait concerner l’avenir de Buckingham”. Charles III juge le lieu “inadapté”. Mais doit tout de même y emménager en 2027, à l’issue d’importants travaux de rénovation. Aura-t-il, d’ici là, “le courage de transformer le lieu en équivalent du Louvre, par exemple” ?

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