Romy Schneider et les fantômes nazis de son enfance

Romy Schneider en compagnie de sa mère Magda Schneider, à l'occasion des 16 ans de Romy.
Romy Schneider en compagnie de sa mère Magda Schneider, à l'occasion des 16 ans de Romy.

Elle est morte il y a tout juste quarante ans, au printemps 1982, emportée par la douleur, l'extrême fatigue et les médicaments… On a tout dit sur ses errances, l'alcool, son caractère entier et son âme vulnérable. Mais pour comprendre Romy, il faut aussi remonter sur ses blessures d'enfance, jamais vraiment cicatrisées, ses premières années vécues en pleine Seconde Guerre mondiale, alors que ses parents, tous deux acteurs, étaient de vils courtisans du régime nazi. Avec le recul, on pourra toujours prétexter que beaucoup d'artistes se sont fourvoyés à l'époque, surtout s'ils voulaient continuer à travailler, mais d'autres n'ont pas hésité à prendre le large, comme Marlene Dietrich – malgré les appels du pied de Goebbels pour la faire revenir de Hollywood.

Avant que Romy ne devienne une star, il faut comprendre que sa mère fut une vraie vedette en Allemagne : Magda Schneider a enchaîné nombre de succès au théâtre puis au cinéma, sous la houlette de l'UFA, la firme de production allemande qui passa rapidement sous le contrôle nazi. C'est là où elle croisa son futur mari, le séduisant et coureur Wolf Albach-Retty, qui lui fit deux enfants, dont Rosemarie, future Romy, avant de délaisser son foyer… Les deux artistes n'eurent aucun scrupule à continuer leur carrière, Wolf Albach-Retty tourna trois ou quatre films par an, adhéra au parti nazi et évita l'enrôlement militaire grâce à ses liens avec Goebbels.

Quant à Magda, elle va se retrouver géographiquement très [...] Lire la suite