Roland-Garros : le recyclage des balles de tennis, un véritable casse-tête environnemental

SPORT - Elles sont rondes, elles sont jaunes, et elles sont 100 000 à être utilisées au cours d’un tournoi comme Roland-Garros. Ce sont bien sûr des balles de tennis, qui vont être lancées, smashées et puis changées au bout de seulement neuf jeux, lorsqu’elles s’abîment et qu’elles perdent en pression.

Composées d’un noyau de caoutchouc et d’un extérieur en feutre, ces petites balles peuvent mettre plus de 400 ans à se décomposer si elles finissent à la décharge, indique ainsi AP News. Les recycler devient alors un enjeu essentiel, dont la Fédération Française de Tennis (FFT) s’est saisie depuis 2009 avec l’Opération Balle Jaune, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.

« On a plus d’une cinquantaine de lieux de collecte en France », explique au HuffPost Claire Hallé, responsable RSE à la FFT. « On va broyer la balle, puis séparer la feutrine du caoutchouc », précise-t-elle. En effet, seul le cœur en caoutchouc est recyclé, « transformé en granulats pour en faire des sols sportifs souples ». Ces sols sont ensuite installés « dans des lieux à vocation sociale et solidaire ».

Une opération qui n’est pas encore suffisante

Si l’Opération Balle Jaune a déjà permis de réaliser 47 sols sportifs, elle ne concerne qu’un million des 17 millions de balles vendues en France chaque année. Il y a aussi le problème de la feutrine, qui elle n’est pas encore recyclée, et de la durée de vie limitée des sols en granulats. « Aujourd’hui on a plusieurs enjeux, » résume Claire Hallé. « Collecter plus, couler plus de sols sportifs, et trouver d’autres débouchés liés à la balle ».

Transformer les balles en enceintes Bluetooth, utiliser le cordage des raquettes pour en faire des vêtements… Si certains débouchés mis au point par des start-up ces dernières années restent anecdotiques, d’autres se font déjà à plus grande échelle. C’est le cas de la start-up néerlandaise Renewaball, qui produit des balles de tennis et de padel « circulaires », faites à 25 % de balles usagées.

« On collecte à travers plein de clubs en Europe, et on utilise le caoutchouc pour faire de nouvelles balles », décrit au HuffPost Hélène Hoogeboom, CEO de Renewaball. « L’extérieur, c’est de la laine de mouton, donc biodégradable, et la feutrine est réutilisée dans l’industrie du mobilier ». Une initiative prometteuse, mais qui n’a pas encore été adoptée par la Fédération Internationale de Tennis. Cette dernière dit pourtant vouloir des balles plus durables, et a lancé en 2022 un groupe de travail sur le sujet.

En tout cas, si vous avez chez vous des balles dont vous ne savez plus quoi faire, pas de panique : la grande collecte du sport se termine le 31 mai, et il y a plus de 3000 points de collecte en France. Des ressourceries sportives organisent aussi toute l’année des ateliers de réparation et de transformation : « des mini-jardinières, des guirlandes pour les fêtes de fin d’année », énumère Mathilde, chargée de communication à la Recyclerie sportive. « Même avec les balles de tennis, on peut faire quelque chose ».

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