Roland-Garros: "Je ne pensais pas être acceptée comme ça", la fierté de Gracheva après sa naturalisation

Elle paraissait étonnée, presque gênée, du nombre de journalistes présents pour sa conférence de presse jeudi après sa victoire expéditive face à l’Américaine Bernarda Pera. Pour son premier Roland-Garros sous la bannière tricolore, Varvara Gracheva, bénéficie d’une attention et d’un soutien qu’elle juge inattendus. "De par mes origines, je ne pensais pas être acceptée comme ça. Mais le public est incroyable avec moi, je suis vraiment fière de faire partie de cette ambiance."

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Né en Russie il y a 23 ans, Varvara Gracheva est arrivée en France en 2016. A Cannes plus précisément, où elle s’entraîne dans l’académie de Jean René-Lisnard, l’Elite Tennis Center. C’est l’année dernière qu’elle décide de faire une demande de naturalisation française. "Cela n’avait rien à avoir avec le contexte politique autour de la Russie. On ne s’est pas dit 'ah il y a la guerre on change' !"

"Une autre qualité de vie et de travail"

Juin 2023, elle dispute à Bad Hombourg en Allemagne, son premier tournoi en tant que joueuse française. En novembre dernier, elle a même été sélectionné en équipe de France pour jouer la phase finale de la Bille Jean King Cup. Tout va très vite pour Varvara Gracheva et en un an beaucoup de choses ont changé. "Je suis plus aidée en tant que sportive dans mon quotidien, par la fédération. En tant que personne, c'est surtout ma qualité de vie qui a changé. J'adore vivre ici, je sens de plus en plus que c'est chez moi."

Si elle commet encore quelques fautes de Français, sa maitrise de la langue a énormément progressé ces derniers mois. Varvara Gracheva s’imprègne également au quotidien de la culture française, avec un petit penchant pour la gastronomie. "La cuisine française, c'est exceptionnel pour moi. Dans toutes les régions il y a quelque chose à découvrir. A Cannes nous avons les fruits de mer. Il y a aussi le vin et le fromage, et ça c’est la vie !"

Premier huitième de finale en Grand Chelem en vue

Sur le court, Varvara Gracheva se définit comme patiente et comme une joueuse qui aime trouver des solutions. "J’ai mon plan A mais si ça ne marche pas, j’essaie de m’adapter à l’adversaire, d’être plus défensive si besoin." Un défaut ? "Trop perfectionniste." Après avoir réalise l’exploit au 1er tour à Roland-Garros face à la tête de série numéro 6 Maria Sakkari, Varvara Gracheva vise maintenant un premier huitième de finale en Grand Chelem. Son adversaire au 3e tour, Irina Camelia Begu, retombée au 127e rang mondial, mais dotée d’une solide expérience. "Elle est agressive et très complète. C’est une guerrière et il y aura beaucoup de stress de mon côté." Du stress peut-être, mais aussi un gros soutien de la part du Court Suzanne-Lenglen samedi pour son 3e tour. Car un an après sa naturalisation, Varvara Gracheva est désormais comme à la maison à Roland-Garros.

Article original publié sur RMC Sport