Roland-Garros: "Il n’y avait pas un jour où je me sentais bien", Pouille raconte sa dépression après avoir renoué avec la victoire

Roland-Garros: "Il n’y avait pas un jour où je me sentais bien", Pouille raconte sa dépression après avoir renoué avec la victoire

"C’est assez paradoxal, mais je pense que c’est la victoire qui me fait le plus plaisir depuis presque quatre ans. J’arrivais à Roland avec trop peu de repère, de certitudes, de tournois et quasiment zéro victoire". C’est sans doute bien plus qu’un tour de qualifications qu’a remporté Lucas Pouille ce lundi à Roland-Garros, face au Tchèque Tomas Machac (n°127, 7-5, 6-3), après avoir traversé plusieurs années de dépression.

"À côté de ça, il y a une vie. Et cette vie ne va pas toujours comme il faut..."

"Je ne suis pas la personne qui parle le plus, j’estimais que c’était le moment d’en parler, explique-t-il au sujet de son interview choc dans L’Équipe donnée en mars dernier. Pendant des mois, j’ai demandé à mon équipe de ne parler à personne, de refuser tout ce qui pouvais être demandé parce que je ne me sentais pas prêt, ce n’était pas le bon moment. J’avais décidé de faire un point, de mettre tout à plat. Est-ce que c’était bien ou pas? En tout cas, c’était nécessaire".

"Il y a des fois où il faut aussi que les gens se rendent compte qu’on est des êtres humains, comme tout le monde, qu’on a le droit de passer par des moments durs, des très bons moments, ajoute-t-il, alors qu’il est retombé à la 670e place mondiale. Souvent, on voit le sportif de haut niveau qui doit toujours être parfait, au top de sa forme. Malgré tout, à côté de ça, il y a une vie. Et cette vie ne va pas toujours comme il faut".

"À partir du moment où on passe du temps seul, dans sa chambre, à ne voir que du noir..."

"Il n’y avait pas un jour où je me sentais bien, ressasse Pouille. À partir du moment où on passe du temps seul, dans sa chambre, à ne voir que du noir… Maintenant c’est derrière moi, même si parfois j’y repense. Ça me sert et ça me donne plus de force qu’autre chose". Il réaffirme aussi viser les Jeux olympiques de Paris 2024, à Roland-Garros. Le chemin, encore très long, se poursuivra par un duel avec le Taïwanais Chun-Hsin Tseng (n°215) lors du deuxième tour des qualifications sur l’ocre parisien.

Article original publié sur RMC Sport