Roland-Garros 2024: pas de night session féminine cette année, pas trop de débat non plus

100% masculin. Le programme des night sessions de ce Roland-Garros 2024 n'aura donc pas laissé une minute aux femmes. Un choix qui, s'il a pu faire polémique par le passé, n'a pas été très contesté cette année.

Swiatek-Osaka, le match du tournoi en session de journée

De l'avis de tous, la seule rencontre qui aurait pu être planifiée en session de nuit lors de cette édition 2024 de Roland-Garros, c'était ce choc entre Iga Swiatek et Naomi Osaka. Un combat de près de trois heures de jeu, clairement la rencontre du tournoi féminin jusqu'à présent. Cette affiche faisait partie des potentielles "night" ce jour-là, mais sur ce sujet, c'est le diffuseur Prime Video qui a le dernier mot sauf quand un certain Rafael Nadal débarque dans le bureau de l'organisation.

Interrogée sur le sujet, la directrice du tournoi Amélie Mauresmo a pointé ses regrets sur le choix du diffuseur. "Je suis déçue qu'une affiche comme ce Swiatek-Osaka n'ait pas eu lieu en night session, mais cela ne dépend pas que de nous". Ons Jabeur a été l'une rares joueuses à déplorer ouvertement la programmation à plusieurs reprises pendant le tournoi. La Tunisienne aurait aimé "voir des quarts de finale joués le soir et pas à 11 heures", affirmant même qu'elle aimerait "voir de plus près le contrat de Prime".

Pas de night session féminine, plus vraiment un débat

Mais lorsque l'on fait le tour des acteurs porte d'Auteuil, nombreux avancent un point bloquant: le fait que les matchs féminins se jouent en deux sets gagnants. Ils comportent ainsi un risque trop important de voir une rencontre se terminer en trop peu de temps. Les 46 minutes passées sur le court par Iga Swiatek en huitièmes de finale en sont la preuve...

Pour l'ancienne 11e joueuse mondiale, Nathalie Dechy, le choix de la programmation 2024 est donc logique. "Ce débat s'essouffle un peu car on a plein de raisons pour ne pas mettre de rencontres féminines en night sessions. Tout d'abord, on joue en trois sets chez les garçons, deux sets chez les filles. Il y a vraiment un risque d'avoir un match trop rapide. En termes de programmation, tout est fait pour qu'elle soit la plus juste possible. Et que des matchs féminins soient mis en avant autant que les matchs masculins. On est sur du 2-2 sur tous les courts. Oui bien sûr que Osaka-Swiatek c'est un gros match mais ce jour-là il y avait Sinner-Gasquet, c'était un choix difficile. Ce débat est unique à Roland-Garros parce qu'on a qu'un match et on est contents de ne pas en avoir deux quand on voit la session de samedi. Enfin, cela dépend toujours de l'opposition, et des matchs à programmer au quotidien".

De son côté, l'ancien directeur de Roland-Garros, Guy Forget n'y voit pas de solution avec ce format. "C'est un problème qui sera toujours insoluble si on ne fait qu'un match. Si vous étiez à ma place, vous verriez que ce n'est pas aussi simple que ça. Les problèmes sont toujours les mêmes, comme les loges vides en milieu de journée dans les gradins, mais c'est dur de garder les gens 10 heures par jour sur une chaise. Pour autant, le tournoi se porte bien". Il faudra donc attendre 2025 pour espérer voir une affiche féminine en night session, ou pas.

Article original publié sur RMC Sport