Roland Garros 2024 : aucun favori ne se dégage chez les hommes, une première depuis 20 ans

Djokovic, Nadal, Sinner, Zverev… Aucun nom ne se démarque vraiment pour cette 123e édition de Roland Garros (photo d’illustration : Rafaël Nadal à Rome en mai 2024)
FILIPPO MONTEFORTE / AFP Djokovic, Nadal, Sinner, Zverev… Aucun nom ne se démarque vraiment pour cette 123e édition de Roland Garros (photo d’illustration : Rafaël Nadal à Rome en mai 2024)

TENNIS - Tournoi du Grand Chelem cherche nouveau roi à couronner. Si, du côté du circuit féminin, la polonaise Iga Swiatek s’avance comme archi-favorite de Roland Garros avec trois victoires sur les quatre dernières éditions des internationaux de France, on ne peut pas en dire autant chez les hommes. La 123e édition du tournoi, qui s’ouvre ce dimanche 26 mai du côté de la porte d’Auteuil, devrait réserver son lot de surprises, tant le tableau masculin semble ouvert.

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Un constat qui renvoie près de deux décennies en arrière, juste avant l’avènement du maître incontesté de la terre battue Rafael Nadal, engagé cette année pour un ultime tour de piste sur la terre battue parisienne où il a remporté 14 titres.

Entre blessures des favoris, saison globalement mitigée, tirage au sort difficile et chant du cygne de Rafa… Tour d’horizon des forces en présence pour cette édition 2024 des Internationaux de France.

· Sinner et Alcaraz, même combat

Blessés ces dernières semaines, Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, respectivement numéro 2 et numéro 3 mondial, seront finalement aptes à disputer le tournoi du Grand Chelem, après plusieurs semaines d’incertitudes qui n’ont clairement pas effacé les doutes sur leurs capacités à briller durant la quinzaine.

Leurs récentes blessures – à la hanche pour le tennisman italien, à l’avant-bras pour son homologue espagnol – offrent donc de nombreuses ouvertures pour la concurrence dans cette édition 2024 résolument indécise.

Pour autant, les aléas du tirage au sort semblent avoir bien fait les choses puisqu’ils se retrouveront théoriquement en demi-finale en cas de parcours sans faute.

Une source de motivation supplémentaire, surtout pour l’Italien qui a connu un début de saison de haut vol en empochant l’Open d’Australie, le Masters 1 000 de Miami et le tournoi de Rotterdam, lui permettant de se hisser au deuxième rang mondial. Cerise sur le gâteau, une victoire finale à Roland Garros lui assurerait la première place du classement ATP. Une hypothétique première pour le tennis masculin italien.

· Djokovic, touché mais pas coulé

Quand Nadal n’est pas là, Roland Garros devient généralement le jardin du numéro un mondial serbe, Novak Djokovic. Pour autant, l’année 2024 n’est clairement pas la meilleure de l’actuel tenant du titre. À tel point qu’il n’a pour l’instant remporté aucun tournoi, ni même disputé la moindre finale cette année. Une anomalie qui place le tennisman aux 24 victoires en Grand Chelem loin de ses standards habituels.

Pour le Serbe, cette édition s’annonce donc relevée, d’autant plus qu’il pourra potentiellement croiser le fer avec Rafael Nadal ou Alexander Zverev au stade des demi-finales. Il débutera toutefois en douceur, contre le Français Pierre-Hughes Herbert au premier tour.

· Nadal, encore et toujours

De retour à l’entraînement cette semaine sur le court Philippe-Chatrier, deux ans après sa dernière victoire plus que diminuée à Paris, le natif de Manacor s’avance sur la pointe des pieds pour ce qui semble être l’épilogue de sa fantastique carrière.

Relativement rassurant sur le court − d’un point de vue physique − ces dernières semaines, Nadal reste diminué après deux années de galère pour retrouver un niveau suffisant et ainsi espérer fouler une dernière fois la terre battue parisienne.

Malheureusement pour lui, la tâche s’annonce herculéenne en raison de sa chute au 276ᵉ rang mondial. Résultat ? Ce modeste classement lui offre un premier tour plus que corsé contre l’un des rares hommes en forme depuis le début de l’année : le numéro 4 mondial, Alexander Zverev.

· Zverev, le facteur X

Et s’il y en a bien un qui se mord les doigts après le tirage au sort du tableau masculin, c’est bien l’Allemand. Avec Nadal sur sa route, c’est une finale avant l’heure qui attend Alexander Zverev dès le premier tour. Avec son lot de souvenirs cauchemardesques pour le numéro 4 mondial, battu en demi-finale par Nadal il y a deux ans après un terrible abandon sur blessure.

Il pourra toutefois compter sur sa forme actuelle qui, sans être prodigieuse, lui assure un statut préférentiel avant Roland Garros. Sur terre battue, il sort fraîchement vainqueur du Masters 1 000 de Rome. De bon augure pour celui qui a été demi-finaliste à trois reprises lors des trois derniers Roland Garros.

· Tsitsipás, Ruud et les autres

Sans les favoris habituels, certains joueurs auraient pu se réjouir à l’idée de participer au tournoi parisien. Sauf qu’aucun ne présente une forme suffisamment éclatante pour obtenir le statut de favori. Un statu quo qui s’illustre par le partage presque parfait des titres depuis le début de la saison.

Outre les victoires de Sinner et Zverev évoquées plus tôt, les autres tournois majeurs du circuit ont été remportés par l’Espagnol Alcaraz à Indian Wells, par le Grec Stefanos Tsitsipas à Monte-Carlo et par le Russe Andrey Rublev à Madrid. On peut aussi citer le Norvégien Casper Ruud, sur de bons rails après sa finale à Monte-Carlo et une victoire à Barcelone, mais pas au point de convaincre définitivement.

Seule certitude, Daniil Medvedev, 5e joueur mondial, ne devrait pas causer trop de problèmes aux amateurs de terre battue. Compte tenu de son aversion pour cette surface et de sa saison blanche malgré deux finales, le Russe devrait comme à son habitude laisser filer la Coupe des Mousquetaires cette année encore.

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