Le roi Macron peut-il encore battre Le Pen ?

“Pétulance, panique et théâtralité” d’un monarque présidentiel déterminé à “mettre en jeu” l’avenir de son pays à pile ou face. Pile, lui. Face, Marine Le Pen. Cette une aussi percutante que grinçante, datée du samedi 15 juin, illustre bien l’exaspération affichée par The Spectator envers Emmanuel Macron depuis son entrée à l’Élysée, en 2017. “Cette fois, peut-il encore battre Le Pen ?” s’interroge l’hebdomadaire britannique, jamais avare de critiques à l’endroit d’un chef de l’État français jugé arrogant et régulièrement accusé d’avoir voulu punir le Royaume-Uni pour le Brexit.

Rien n’est moins sûr, à ce stade, assure le magazine conservateur. Les premiers sondages en vue des législatives (30 juin et 7 juillet) “pointent vers une défaite quasi certaine de Renaissance”, souligne Jonathan Miller, l’un des trois chroniqueurs chargés de couvrir l’actualité française.

“Même si rien ne garantit que Le Pen et Jordan Bardella, son principal complice, obtiendront la majorité absolue, le résultat sera probablement un coup de plus porté à l’amour-propre de Macron à la veille des Jeux olympiques de Paris – un événement qu’il présentait depuis longtemps comme son grand moment de gloire sur la scène mondiale.”

Attal “jeté comme un mouchoir”

Une défaite signerait surtout le dernier échec en date d’un mandat et demi jalonné de faux pas, “de sa tentative maladroite d’augmenter le prix du diesel tout en diminuant les impôts sur la richesse – ce qui avait déclenché la révolte des ‘gilets jaunes’ – à son incapacité d’effectuer les réformes économiques qu’il avait promises et de contrôler l’immigration”, liste Miller, auteur de France. A Nation on the Verge of a Nervous Breakdown (“France, une nation au bord de la crise de nerfs”, inédit en français). S’ajoutent, aussi, les résultats peu probants de l’opération “Place nette XXL” contre le trafic de drogue et “la situation insurrectionnelle” en Nouvelle-Calédonie.

Pour autant, tempère The Spectator, “les personnes fatiguées de l’incompétence et de l’insouciance de Macron savent ce qu’elles perdent, mais pas ce qu’elles gagnent”. Car le Rassemblement national demeure un parti “profondément défaillant” sur le plan économique, prévient l’hebdomadaire londonien.

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