Rohani soutient Damas sans faiblir

La Syrie fut l’allié des jours difficiles du régime iranien. Lors de la guerre Irak-Iran (1980-88), quand le monde arabe soutenait et finançait l’Irak de Saddam Hussein, le régime syrien est toujours resté fidèle à celui de Téhéran. Une alliance stratégique qui pouvait sembler contre-nature : Damas comme Bagdad étaient dirigés par des branches (rivales) du parti Baas, mais se craignaient mutuellement. A présent, c’est au tour du régime iranien de venir à la rescousse d’un Bachar al-Assad aux abois et dont il est, avec la Russie, le plus ferme soutien. La présence de l’Etat islamique (EI) en Syrie sert de justification. «Si on retire le gouvernement syrien de l’équation, les terroristes entreront dans Damas», a prédit le président iranien Hassan Rohani à New York. «Si nous voulons réussir à combattre le terrorisme, a-t-il ajouté, le gouvernement à Damas ne peut pas être affaibli, il doit être capable de continuer la lutte, rester en place.» Il est vrai que l’EI représente une certaine menace pour Téhéran : selon le chercheur irakien Isham Hachemi, l’Iran, dans ses provinces à majorité sunnite, compte désormais trois groupes affiliés à l’EI. Mais la véritable raison du soutien de l’Iran à Assad est ailleurs : la Syrie est le pivot et relais du soutien militaire des Gardiens de la révolution au Hezbollah libanais, permettant à Téhéran d’accéder à la Méditerranée et d’être, indirectement, à la frontière israélienne. La défaite d’Al-Assad aurait donc un coût stratégique terrible. Quid de son remplacement ? «Cette insistance sur un changement dans le gouvernement syrien comme priorité numéro 1 avant la lutte [antijihadistes] n’a plus beaucoup de soutien, même en Occident», a répondu Rohani. Cela vaut réponse.

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