Robert de Niro à nouveau papa à 79 ans: quels sont les risques d'une paternité tardive?

À 79 ans, l'acteur Robert de Niro "vient d'avoir" un septième enfant. Il l'a annoncé au détour d'une interview pour ET Canada publiée lundi, sans donner plus de détails sur l'âge de cet enfant. Les risques associés à une grossesse tardive pour une femme sont bien connus, mais qu'en est-il d'une paternité à un âge avancé?

Sur son site, l'Assurance maladie souligne que les femmes ont généralement conscience "d’une horloge biologique la conduisant à la ménopause", mais que les hommes n'ont "que peu connaissance" de leur baisse de fertilité avec l'âge, car ils sont moins soumis à la pression sociale.

L'ADN se fragmente avec l'âge

Or, chez l'homme, "le génome des spermatozoïdes s’altère avec l’âge par fragmentation de son ADN, source de plus de difficulté à concevoir, augmentation des fausses couches, des risques génétiques dans la descendance", explique l'Assurance maladie. Selon celle-ci, toute année en plus chez l'homme "augmente le risque de non-grossesse de 11 % et d’absence de naissance vivante de 12 %".

Par exemple, "plus l’âge paternel est élevé, plus le risque de développer une schizophrénie est important", car la schizophrénie a une composante génétique, selon une étude publiée en 2011 dans la revue française de psychiatrie l'Encéphale.

Plus de risques de naissances prématurées

Une autre étude, menée aux États-Unis sur les données de 40 millions de naissances entre 2007 et 2016 et publiée en 2018 dans le British medical journal, montre aussi des risques plus élevés avec un père relativement plus âgé. Les auteurs ont déterminé que les enfants dont les pères avaient plus de 35 ans présentaient plus de risques à la naissance.

Les nourrissons nés de pères âgés de 45 ans ou plus avaient un risque 14% plus important de naissance prématurée et un risque 14% plus élevé d'avoir un poids plus faible, par rapport aux nourrissons de pères âgés de 25 à 34 ans, détaille par exemple l'étude.

Une paternité de plus en plus tardive

Une étude sur la littérature scientifique sur ce sujet, publiée en 2015 dans la revue internationale Reproductive Biology and Endocrinology, affirme aussi qu'il "a été démontré que l'augmentation de l'âge paternel accroît l'incidence de différents types de troubles tels que l'autisme, la schizophrénie, les troubles bipolaires et la leucémie infantile dans la progéniture".

Les auteurs estiment qu'il faudrait mieux informer les couples sur ces risques, face à l'augmentation de l'âge paternel moyen. En France, les chiffres officiels de la fécondité se basent généralement sur la mère. Mais en 2013, l'âge moyen à la naissance des enfants était de 33,1 ans pour les hommes (30,2 ans pour les femmes), contre 31,7 ans à la fin des années 1940, selon l'Institut national d'études démographiques (Ined).

Article original publié sur BFMTV.com