Le RN ne siégera plus avec l’AfD au Parlement européen

Le Rassemblement national (RN) ne siégera plus aux côtés du parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne, AfD) au Parlement européen, a annoncé mardi 21 mai la tête de liste du parti français d’extrême droite pour les élections européennes, Jordan Bardella.

“L’AfD a franchi des lignes que je considère comme rouges”, a déclaré Jordan Bardella, tête de liste du RN, lors d’un débat électoral sur LCI. Il a ajouté que le RN construirait de “nouvelles alliances” après les élections et qu’il chercherait à faire partie du plus grand groupe possible au Parlement européen.

“À moins de trois semaines [du scrutin des 6 et 9 juin], l’extrême droite européenne semble en crise”, commente Politico Europe.

La Ligue de Salvini rompt aussi avec l’AfD

La Ligue italienne, d’extrême droite, a également annoncé mardi rompre avec l’AfD, rapporte El País. Les déclarations de la tête de liste de l’AfD pour les européennes sur les SS “ont conduit [la figure de proue de l’extrême droite française Marine] Le Pen et [le chef de la Ligue Matteo] Salvini à la même conclusion”, observe le journal espagnol, qui évoque “une sorte de cordon sanitaire”.

Dans un entretien au quotidien italien La Repubblica publié le week-end dernier, Maximilian Krah a estimé qu’un SS “n’est pas automatiquement un criminel”. “Il faut évaluer la culpabilité au cas par cas. […] Même [le Prix Nobel de littérature] Günter Grass a appartenu à la Waffen-SS.”

“Ces propos ont suscité un vif émoi en France [occupée par l’Allemagne nazie de 1940 à 1944], où l’on a estimé qu’ils banalisaient l’ère nazie et les atrocités qui l’ont accompagnée”, explique la Deutsche Welle.

Le RN et l’AfD sont deux des principaux membres du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen, avec notamment la Ligue (Lega) italienne et le Parti de la liberté (FPO) autrichien. Le groupe “devrait bénéficier d’un regain de soutien” lors des élections de juin, anticipe Politico.

“Dissensions”

Des “dissensions” entre le RN et l’AfD étaient apparues “bien avant” les déclarations de Maximilian Krah, retrace la Deutsche Welle. En novembre, après une réunion secrète des partis extrémistes dans la ville allemande de Potsdam sur la “remigration”, c’est-à-dire l’expulsion massive d’immigrés, Marine Le Pen, qui avait déclaré qu’elle n’était pas d’accord avec ce concept, avait “clairement pris ses distances avec l’AfD”.

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