Yahoo Actualités "La Rivière", un film qui alerte sur la fragilité des gaves pyrénéens
En salle le 22 novembre 2023, le documentaire La Rivière trace un portrait subjectif des gaves pyrénéens. Où l’on s’aperçoit que les milieux d’eau douce ont des fonctionnements complexes à enjeux multiples où la science est rarement écoutée.
Les gaves du Béarn et de la Soule sont des torrents qui dévalent des pentes des Pyrénées pour se jeter en bout de course dans l’Atlantique. Ces cours d’eau paraissent sans histoire. Ils traversent des paysages connus, presque banals.
Des milieux méconnus
Pourtant, rien, ici, n’est ordinaire, nous apprend le documentaire de Dominique Marchais La Rivière qui sort dans les salles de cinéma le 22 novembre 2023. Et surtout, ces milieux sont méconnus. Ce sont des "objets" de science où il reste beaucoup à découvrir. Or, on les déséquilibre et on les surexploite sans en connaître les conséquences.
Hydrogéologues, écologues, naturalistes, ichtyologues fréquentent ces rives assidument pour en comprendre le fonctionnement et en détailler les perturbations. Cette étape du cycle de l’eau est en effet la seule où l’Homme peut marquer fortement son empreinte, l’évaporation au-dessus des océans et les pluies restant hors de portée de son influence. Asséchés par la culture du maïs, pollués par les plastiques, les pesticides et les nitrates, calibrés et rectifiés sur une partie de leurs parcours, les gaves voient leurs fonctionnements naturels fortement affectés. C’est ce que montre Patrick Nuques, enfant du pays et l’un des directeurs du Parc national des Pyrénées. Le maïs est accusé. Mais plus généralement, c’est l’indifférence qui est dénoncée. La rivière n’est pas considérée par les Hommes comme une entité propre, un "organisme" qui a son fonctionnement propre, ses équilibres, ses relations étroites avec les territoires qu’elle traverse.
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Les alertes scientifiques de moins en moins écoutées
Des glaciers pyrénéens où les gaves prennent leurs sources à l’Adour où ils se jettent, cet écosystème unique est en danger. C’est pourquoi les scientifiques arpentent ses rives pour détailler les espèces végétales et animales qui vivent ici, comprendre les chemins de l’eau qui sont loin d’être totalement connus puisqu’une grande part[...]
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