Une « rivière atmosphérique » touche la France, le Pas-de-Calais encore en vigilance orange

Le Pas-de-Calais, qui subit depuis novembre des vagues d’inondations successives, est de nouveau en vigilance orange « en raison d’un risque de crue sur la Canche ».

Météo France place ce jeudi 8 février le Pas-de-Calais en vigilance orange « crues ». (Illustration : rue inondée au Doulac, près de Saint-Omer, dans le nord de la France, le 14 novembre 2023.)
AURELIEN MORISSARD / AFP Météo France place ce jeudi 8 février le Pas-de-Calais en vigilance orange « crues ». (Illustration : rue inondée au Doulac, près de Saint-Omer, dans le nord de la France, le 14 novembre 2023.)

MÉTÉO - Alerte débordements. Météo France a à nouveau placé, ce jeudi 8 février dans son bulletin publié à 6h, le Pas-de-Calais en vigilance orange « en raison d’un risque de crue sur la Canche ». Une mauvaise nouvelle pour les habitants de ce département du Nord qui subit depuis novembre des crues successives.

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« Les précipitations modérées sous forme de pluie continue observées mercredi ont fait réagir la Canche et la Course », explique le site de vigilance Vigicrues. « Des débordements importants pourraient être observés sur la Canche notamment dans le secteur de Brimeux », et le fleuve pourrait s’élever à plus de 2 mètres au cours des prochaines vingt-quatre heures.

Un « couloir d’eau atmosphérique »

Si le Pas-de-Calais est encore sous l’épée de Damoclès des inondations, c’est que le département est victime des effets d’« une rivière atmosphérique », comme le souligne le météorologue Guillaume Séchet sur son compte X (ex-Twitter).

Précisément, un air chargé d’humidité provenant des Antilles souffle actuellement sur les régions de la moitié nord, et provoque des pluies abondantes. La rivière atmosphérique qui concerne la France ces jours-ci est surnommée le « Rhum Express », notamment par le chercheur du Giec Christophe Cassou, comme vous pouvez le voir ci-dessous :

Le terme « rivière atmosphérique » n’a pas de définition scientifique à proprement parler, précisait le climatologue Robert Vautard au HuffPost en janvier dernier. C’est une manière imagée d’évoquer un phénomène connu et étudié depuis des années. « L’eau s’évapore des océans, puis monte le long de ces fronts et se précipite sur les continents et les océans. Ces mouvements forment une sorte de couloir d’eau atmosphérique qui peut s’étendre très loin dans l’Atlantique ou le Pacifique et peut donner l’impression d’une rivière ».

Le rôle prépondérant du changement climatique

Le réchauffement de la planète joue un rôle prépondérant dans l’intensification de ce phénomène, comme l’explique très bien le climatologue : « Avec le changement climatique, ces bandes contiennent plus d’humidité, engendrant des pluies de plus en plus intenses. »

C’est en fait une boucle aux effets pervers : plus les températures sont élevées, plus l’eau des océans s’évapore et l’air se charge en humidité, et plus ces phénomènes de « rivières atmosphériques » seront intenses. À chaque degré en plus, l’atmosphère peut contenir 7 % de vapeur d’eau supplémentaire.

Concernant la fréquence de ces phénomènes, les scientifiques ne peuvent en revanche pas certifier que ces rivières dans le ciel seront plus nombreuses dans les années à venir.

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