Des riverains s'inquiètent de l'ouverture d'un centre pour migrants au coeur de Paris

Cet accueil de jour doit remplacer, dans une zone très touristique, à deux pas du Louvre, la halte humanitaire de la Porte de la Chapelle, dans le nord-est parisien.

La Ville de Paris a cherché vendredi à "dissiper les inquiétudes" de riverains avant l'ouverture prévue lundi d'un centre d'accueil pour migrants en plein coeur de la capitale, au sein de l'ancienne mairie du Ier arrondissement.

Cet accueil de jour doit remplacer, dans une zone très touristique, à deux pas du Louvre, la halte humanitaire de la Porte de la Chapelle, dans le nord-est parisien, fermée récemment dans ce quartier populaire longtemps associé aux campements de migrants insalubres qui longeaient il y a peu encore le périphérique.

"Il n'y a pas vraiment de polémique. Le projet suscite des interrogations, les riverains veulent des éclaircissements, c'est normal. Nous devons dissiper les inquiétudes", explique Ian Brossat, l'adjoint d'Anne Hidalgo chargé notamment de l'accueil des réfugiés.

Une contestation suffisante pour que Ian Brossat ainsi que le maire PS de Paris Centre, Ariel Weil, et Emmanuel Ollivier, responsable de l'Armée du Salut, chargé de gérer le site, organisent vendredi soir une réunion publique en ligne et fermée à la presse.

Accueillir les migrants à l'Hôtel-Dieu

Le contexte, celui d'une série d'attaques et attentats (devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, à Conflans-Sainte-Honorine et à Nice) commis ces dernières semaines par des migrants, a nourri "à n'en pas douter" ces interrogations, concède Ian Brossat.

Une pétition lancée par Martine Figueroa, ex-adjointe de l'ancien maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret (DVD), et qui a récolté quelque 500 signatures, propose d'accueillir des migrants ailleurs dans le centre de Paris: à l'Hôtel-Dieu, un établissement hospitalier du 4e arrondissement, situé au pied de Notre-Dame.

Il s'agirait, selon la pétition, d'un meilleur choix pour les exilés comme pour les habitants de ce quartier qui attendent "de longue date" des services publics qui pourraient être hébergés en lieu et place du centre pour migrants.

"C'est très classique, à chaque fois qu'on propose un centre d'accueil, il y a des gens pour vous dire de le mettre ailleurs", répond Ian Brossat, qui juge toutefois l'opposition moins hostile que celle rencontrée dans le XVIe arrondissement, lors de la création d'un centre d'hébergement en 2016.

"Je ne suis pas xénophobe mais il ne me paraît pas souhaitable de recréer les désordres de la Porte de la Chapelle en plein Paris", a écrit pour sa part un riverain dans une lettre ouverte relevée par Le Parisien.
Le nouveau centre offrira, en journée, un accès aux douches, sanitaires et une permanence médicale pour environ 200 personnes par jour. Mais en raison des "contraintes sanitaires", l'ouverture lundi sera "partielle", souligne la Ville.

Article original publié sur BFMTV.com

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