Les risques et espoirs soulevés par les nouveaux médicaments contre l'obésité

Très attendues par les médecins, de nouvelles molécules promettent jusqu'à 20% de perte de poids. Destinées au soin des obésités sévères, elles risquent pourtant d'être détournées de leur usage, s'inquiète la diabétologue et nutritionniste Claire Carette.

10 à 20% de perte de poids avec des injections régulières, c'est la promesse de certains nouveaux médicaments contre l'obésité. Dans un contexte où l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s'inquiète d'une "épidémie" d'obésité en Europe avec une augmentation de 21% de sa prévalence entre 2006 et 2016, la question se pose : la solution médicamenteuse est-elle une révolution, ou un outil dont il faut user avec prudence ? Sciences et Avenir fait le point avec la Pr Claire Carette, médecin diabétologue et nutritionniste.

Des antidiabétiques prescrits à forte dose contre l'obésité

Ils s'appellent liraglutide, semaglutide et tirzepatide, du plus ancien au plus récent. Initialement prescrits contre le diabète de type 2, ils promettent respectivement 8%, 15% et 21% de poids en moins avec une injection quotidienne ou hebdomadaire à forte dose. "Nous, médecins, sommes très contents que ces molécules existent, c'est ce que l'on attendait", approuve la Pr Carette. "Pour la prise en charge des obésités sévère, jusqu'à il y a peu nous ne disposions que de la chirurgie bariatrique et des mesures hygiéno-diététiques (activité physique, mode de vie et équilibrage alimentaire, ndlr), mais entre les deux il n'y avait rien."

Elle se garde pourtant bien de parler de "révolution", tant l'historique des antidiabétiques dont les effets secondaires amaigrissants en ont détourné l'utilisation est lourd. "Dans l'obésité il y a un lourd passif avec notamment les histoires catastrophiques du Médiator ou du rimonabant", pointe la Pr Carette. L'affaire Médiator, bien connue du public français, avait révélé des effets indésirables cardiaques ayant causé le décès de plus de 1.000 personnes, après qu'il a été utilisé comme coupe-faim pendant plusieurs décennies.

Moins médiatisé, le rimonabant n'a été commercialisé que deux ans entre 2006 et 2008 sous le nom Acomplia, avant d'être retiré en raison de risques de dépressions et suicide. "Ces médicaments agissent sur la régulation de l'appétit et don[...]

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