Prison, amende... Ce que risque Pierre Palmade, renvoyé devant le tribunal pour blessures involontaires

L’acteur Pierre Palmade sera bel et bien jugé. Ce lundi 27 mai, le parquet de Melun annonce dans un communiqué le renvoi du comédien et humoriste pour "blessures involontaires" devant le tribunal correctionnel après l’accident de la route qu’il a causé le 10 février 2023 à Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne).

Il encourt jusqu’à 14 ans de prison et 200.000 euros d’amende. "Deux circonstances aggravantes ont été retenues", analyse Me Antoine Régley auprès de BFMTV.com.

Deux circonstances aggravantes retenues

Le juge d’instruction chargé de l’information judiciaire renvoie Pierre Palmade devant le tribunal pour "blessures involontaires par conducteur ayant délibérément violé une obligation particulière de prudence ou de sécurité et ayant fait usage de produits stupéfiants".

"En retenant ces deux circonstances aggravantes, Pierre Palmade encourt jusqu’à sept ans de prison. Une peine multipliée par deux en raison de l’état de récidive légale", détaille Me Antoine Régley. L’humoriste avait été déjà condamné pour une infraction à la législation sur les stupéfiants.

Selon l’avocat, spécialisé dans la sécurité routière, Pierre Palmade pourrait échapper à la case prison. "Il ne les fera pas (les 14 ans de prison, NDLR). Aujourd’hui, les personnes condamnées pour blessures involontaires aggravées sont emprisonnées dans moins de 5% des cas."

Mais, "eu égard à la notoriété du dossier et l'importance des blessures, elle n'est pas exclue", note toutefois l'avocat. Pour Me Antoine Régley, Pierre Palmade encourt "une peine de prison ferme aménageable avec un important sursis probatoire".

Les parties civiles "déplorent évidemment ce choix"

Le 10 février 2023, Pierre Palmade conduisait une voiture qui a percuté une véhicule venant en face à Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne). L’accident grave avait fait trois blessés graves, outre le comédien: un homme, son fils, sa belle-soeur, qui a perdu après la collision le bébé qu’elle attendait.

Une expertise médicale a conclu que le bébé que portait la passagère enceinte, qui a subi une césarienne dans la foulée de l’accident, était mort avant sa naissance et ne pouvait donc être juridiquement considéré comme une personne humaine.

"Les experts considèrent aussi que s'il n'y avait pas eu d'accident, l'enfant serait né vivant. La causalité directe de sa mort étant l'accident", soufflait une source proche de l'affaire alors que le parquet de Melun avait demandé un procès pour "homicide involontaire".

L'avocat des blessés a réagi avec "consternation" à l'annonce de ce renvoi pour "blessures involontaires". "Les parties civiles que nous représentons déplorent évidemment ce choix, au regard des éléments du dossier et du droit positif, mais également au regard de la décence et de l'humanité les plus élémentaires", a déploré Me Mourad Battikh dans un communiqué.

Article original publié sur BFMTV.com