Rio, capitale du G20

Depuis décembre dernier, un message s’affiche sur de grandes banderoles en travers des avenues de Rio et un peu partout dans la ville : Rio, capitale du G20 ! J’imagine que la grande majorité des Cariocas n’a pas dû saisir immédiatement ce dont il s’agissait, n’étant guère familière de politique internationale. Au contraire des lecteurs de Courrier International !

De mon côté, je m’étonne et je me renseigne : la réunion au sommet du G20 aura bien lieu à Rio de Janeiro cette année, mais les 18 et 19 novembre. On a bien le temps !

Mais, en fait, toute l’année est déjà occupée par des réunions thématiques préparatoires. Rio en reçoit quelques-unes, comme celle des Ministres des Affaires étrangères qui s’est tenue en février, mais pas toutes non plus. Peu importe : ce qui compte pour les Cariocas est que leur ville soit, au moins pour cette année, l’une des capitales du monde, à l’instar de New York (siège de l’ONU), Rome (siège du catholicisme) ou Paris (la ville des JO) !

Ici, on se souvient encore de Rio 92, “le sommet de la terre”, qui avait fait de Rio la capitale mondiale de l’écologie, au moins le temps de la conférence. Le gouvernement brésilien aurait pu choisir São Paulo ou Brasília, mais rien n’égale le prestige international de Rio.

Afflux touristique

En plus, cet événement entre parfaitement dans la stratégie de positionnement que le maire de Rio, Eduardo Paes, déploie pour sa ville : attirer de nombreux touristes nationaux et étrangers à travers de grands événements extrêmement prestigieux. Car la ville, malgré son attractivité touristique naturelle unique, doit affronter quelques obstacles souvent rédhibitoires, avec principalement l’insécurité mais aussi l’accès aérien ou une médiocre qualité de service.

Du coup, le nombre de touristes étrangers à Rio reste modeste : 1,2 million en 2023, dont 400 000 Argentins, 270 000 Européens (Français en tête !) et 140 000 Nord-Américains. Le tourisme interne marche bien mieux.

Faute de pouvoir régler les problèmes structurels de la ville, comme la violence, la mairie compte sur les grandes manifestations, plus faciles à gérer. Populaires ou de prestige. Il y a les classiques : le réveillon sur la plage de Copacabana et le carnaval au Sambodrome. Il y a aussi le festival Rock in Rio, énorme succès depuis quarante ans, et les méga shows avec des vedettes nord-américaines : on attend des millions de spectateurs pour Madonna sur la plage de Copacabana le 4 mai !

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