"Rien n'est joué": Pécresse mobilise ses troupes avant le deuxième tour des régionales

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse à Juvisy-sur-Orge (Essonne) le 29 avril 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse à Juvisy-sur-Orge (Essonne) le 29 avril 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

La présidente sortante de l'Ile-de-France (ex-LR) Valérie Pécresse a concentré ses critiques sur l'extrême-gauche "qui a perdu sa boussole républicaine", ce jeudi à Paris lors de son dernier meeting de campagne avant le deuxième tour des régionales.

"Pas d'abstention, pas d'hésitation, pas de dispersion. Nous avons enclenché une belle dynamique au premier tour mais rien n'est joué", a affirmé la présidente du mouvement Libres!, arrivée en tête dimanche dernier, et qui affrontera au deuxième tour une liste d'union de la gauche pouvant théoriquement rivaliser avec elle.

Et même si un sondage la donnait jeudi largement gagnante (43% des voix, soit 12 points de plus que la liste d'union de la gauche) elle a exhorté: "ne croyez aucun sondage, ils ne servent qu'à vous démobiliser. Cette élection se jouera sur un fil, celui de votre mobilisation."

Recadrant le deuxième tour comme un "duel" entre l'écologiste Julien Bayou et elle, Valérie Pécresse a répété que "deux projets de société s'affrontent", lors de cette réunion organisée symboliquement au Cirque d'hiver, à une encablure de la Place de République.

"Leur République est à genoux et en miettes, ma République est debout, unie, et fière", a-t-elle ajouté au cours d'un meeting où le nom de Jean-Luc Mélenchon et des dirigeants de la gauche ont été plusieurs fois conspués

"Alors que le séparatisme menace notre pacte national, je demande aux Franciliens de se lever contre cette alliance avec une extrême gauche qui a perdu sa boussole républicaine et ses valeurs universalistes", a-t-elle ajouté.

Promettant d'être "la présidente de tous les Franciliens", elle a assuré "tenir le cap de l'autorité et de la sécurité", celui du "redressement économique" et "de l'écologie des solutions".

Elle a par contraste critiqué une "gauche laxiste et angélique" en matière de sécurité, "qui justifie les réunions racisées, et demande aux Blancs de se taire".

Les soutiens d'Huchon, Minc et Valls

Jeudi soir, Julien Bayou (EELV), Audrey Pulvar (PS) et Clémentine Autain (LFI/PCF) tenaient également un meeting à Paris, tout comme le LaREM Laurent Saint-Martin, relégué loin derrière dans les sondages avec le RN Jordan Bardella

Avant elle, le président LR du Sénat Gérard Larcher avait lui aussi critiqué la gauche "qui a franchi la ligne rouge du communautarisme, de l'islamogauchisme et du complotisme: ont ils perdu toute dignité? que sont devenu les héritiers d'Aristide Briand, Jean Jaurès et Pierre Mendes France?"

Mais le président du Sénat, également président du comité de soutien de Valérie Pécresse, a aussi vivement blâmé la majorité présidentielle, estimant qu'"à force de s'employer à fracturer la gauche et la droite, on a fini par fracturer la démocratie", résultant en "une abstention massive".

Dimanche "chaque voix va compter", a affirmé la maire du VIIe Rachida Dati, en appelant à faire "barrage aux deux extrêmes".

Pécresse a engrangé jeudi des soutiens de tous bords au nom de la lutte contre la gauche "extrême", que ce soit des personnalités socialistes comme Manuel Valls ou Jean-Paul Huchon, l'essayiste Alain Minc, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, ou encore le patron de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.

Intervenant par vidéo, le philosophe Luc Ferry a lui aussi appelé à faire "barrage à ce risque calamiteux de voir les fondamentalismes s'aligner pour arriver au pouvoir".

La présidente sortante a promis de mettre un terme à sa carrière politique en cas de défaite aux régionales. Elle fait partie des personnalités régulièrement évoquées pour porter les couleurs de la droite à la présidentielle de 2022.

Article original publié sur BFMTV.com