Richard Banégas : « En Côte d'Ivoire, le ver est depuis longtemps dans le fruit »
Que nous réserve la Côte d'Ivoire d'ici le 31 octobre ? La question mérite d'être posée alors que l'opposition est vent debout depuis l'annonce, le 6 août, de la candidature d'Alassane Ouattara à un troisième mandat. Il faut dire que le 5 mars, le président, âgé de 78 ans, avait annoncé qu'il ne se représenterait pas, afin de « transférer le pouvoir à une nouvelle génération ». Une décision applaudie partout en Afrique, notamment par la jeunesse. Du côté du partenaire privilégié de la Côte d'Ivoire, la France, Emmanuel Macron avait même « salué cette décision historique d'un homme de parole et d'un homme d'État ».
Huit mois plus tard, le ton a changé. Les opposants au président ivoirien en appellent désormais à l'ONU. Et les chancelleries s'inquiètent. « Les protagonistes de la crise de 2010 sont toujours là », rappelle Richard Banégas, professeur de sciences politiques à Sciences Po. À 86 ans, l'ancien chef d'État ivoirien Henri Konan Bédié se présente pour le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). Et de son côté, l'ex-président Laurent Gbagbo tente par tous les moyens de peser dans le jeu politique. Le chercheur au Centre de recherches internationales (Ceri) juge que la situation actuelle en Côte d'Ivoire est le résultat de plusieurs poisons et s'inscrit dans une certaine continuité. Décryptage.
Le Point Afrique : À votre avis, l'élection présidentielle prévue le 31 octobre en Côte d'Ivoire aura-t-elle lieu ?
Richard Banégas : Il semble qu'il y ait bea [...] Lire la suite