La revanche de Jean-Marc Ayrault

L’heure de la riposte aurait-elle sonné pour Jean-Marc Ayrault ? C’est la thèse d’une partie des socialistes, vu le barouf autour de ses amendements, qui viseraient à se venger de son successeur à Matignon, Manuel Valls. «Ce qui se joue, c’est le match retour Ayrault-Valls. Le Premier ministre paie d’avoir trop dit combien ce qui avait été fait avant lui était nul», assure un membre de la commission des Finances. Jean-Marc Ayrault, qui avait sorti la réforme fiscale de son chapeau à l’automne 2013 alors qu’il était encore à la tête du gouvernement, «a été chagriné [qu’elle] n’ait pas pu se mettre en place, complète un autre. Il a attendu un délai de décence ou de repos pour recréer le débat». C’est oublier un peu vite, selon les détracteurs d’Ayrault, que ce dernier n’avait pas ouvert le chantier fiscal pendant ses deux ans à Matignon.

Que l’ancien Premier ministre ne soit pas dans l’hémicycle pendant le débat budgétaire (il s’envole mercredi pour deux semaines au Japon) fait aussi grincer des dents. En juin, Ayrault avait cosigné, le jour de l’ouverture du congrès du PS à Reims, une tribune avec Pierre-Alain Muet sur la «remise à plat» du système fiscal avant que les deux hommes ne sortent un petit livre sur le sujet, présenté à l’université d’été de La Rochelle. Ce qui trahit une forte envie de secouer le gouvernement. Comme en pleine réforme du collège quand il avait pris sa plume pour défendre les profs d’allemand, son premier métier. «C’est une manière de dire : j’ai encore des capacités de nuisance, traitez-moi», analyse une députée.

Faire circuler ses amendements fiscaux pour se retrouver avec 137 signatures fait clairement pencher la balance vers la recherche du bras-de-fer. «Le truc leur a échappé», déplore un dirigeant socialiste. «Ayrault n’a ni l’esprit ni la culture de revanche. Il veut rendre la fusion entre la CSG et l’impôt sur le revenu irréversible, explique le député Olivier Faure. Avec un engagement clair du gouvernement, ça peut se passer (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Sarkozy et Juppé chauffent Limoges à blanc
«Tu es le seul coupable» : la mère de Tony Meilhon livre ses souvenirs
Guéant dit qu'il comptait pour des prunes dans le dossier Tapie
Le gouvernement sommé de soigner ses «bleus»
Conflits sociaux : un dialogue en mauvais Etat