"Il se retrouve sans école": une mère alerte sur le cas de son fils en situation de handicap
"Je ne sais pas comment je vais m'en sortir." En ce jour de rentrée scolaire, Lévi, 7 ans, ne s'est pas rendu à l'école comme ses frères et ses copains. Atteint du syndrome Syngap 1 qui entraîne une déficience intellectuelle, il n'a reçu aucune affectation.
"Aujourd'hui, mon enfant est déscolarisé dû à son handicap, donc il se retrouve sans école", a déploré auprès de BFMTV sa mère Fiona.
Il n'est pas le seul dans ce cas. Des milliers d'enfants en situation de handicap n'ont pas accès à une scolarisation adaptée, a fustigé mardi dernier l'Unapei, l'une des principales associations dans le secteur du handicap intellectuel. Selon elle, 23% n'ont "aucune heure de scolarisation" par semaine, 28% entre 0 et 6 heures, 22% entre 6 et 12 heures et 27% bénéficient de plus de 12 heures d'enseignement hebdomadaire.
"Pas de place"
Pourtant, trois voies existent pour ces élèves. L'enfant peut être scolarisé dans une école classique, avec un Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) qui lui apporte une aide individualisée en classe. Il peut aussi intégrer une classe Ulis au sein de l'école normale. C'est une classe à effectif réduit avec un enseignant spécialisée et un AESH.
En cas d'handicap trop important pour aller à l’école, il peut être admis en institut médico-éducatif (IME). Dans cette structure, une équipe pluridisciplinaire est déployée autour de l'enfant, avec des médecins et des éducateurs spécialisés.
"Les différents thérapeutes ont décrété qu'il devait aller soit en classe Ulis, soit en école classique avec AESH. Mais aujourd'hui, ça a été refusé", a indiqué Fiona.
La maison du handicap, qui gère les affectations, n'aurait pas totalement suivi les recommandations des médecins et aurait notifié Lévi dans un IME. Or, l'IME n'est pas adapté à son handicap et "en plus de tout ça, il n'y a pas de place". Pour obtenir une place en IME pour leur enfant, les parents peuvent en effet patienter 2 ou 3 ans, sans que leur enfant ne soit scolarisé.
L'option de l'école à la maison
Aors qu'elle a fait appel de la décision de la maison du handicap qui étudiera le dossier de son fils le 8 septembre, Fiona craint pour la suite. "J'ai enfin retrouvé un travail et je vais devoir arrêter de travailler. D'un point de vue financier, ça va être très compliqué puisque je dois aussi payer énormément de choses pour mon fils", s'est inquiétée la mère de famille qui va potentiellement être obligée de faire l'école à la maison. Elle a ajouté:
"Franchement, je ne sais pas comment je vais m'en sortir."
De plus, Fiona redoute que Lévi ne comprenne pas la situation et ne fasse pas la distinction entre les moments de détente et le temps studieux à la maison, le tout sans côtoyer d'enfants au quotidien.
"Je ne suis pas du tout une institutrice. Je ne sais pas si j'aurai la patience et je ne sais pas si lui va l'accepter. Lui, il a envie de s'amuser avec sa maman, il a envie de jouer et il a envie d'aller au parc et envie de faire de la trottinette", a-t-elle alerté.