On a retrouvé le dernier lamassu, gigantesque taureau ailé à tête humaine, présent sur un site assyrien

Ce lamassu vieux de 2700 ans a échappé aux batailles qui se sont déroulées sur le site de Dur-Sharrukin en Irak et à la destruction des sites assyriens par Daech. Les habitants de la région de Mossoul, qui l’ont dissimulé, fêtent à présent la remise au jour de leur passé glorieux.

Depuis qu’un communiqué a annoncé sa redécouverte en Irak, la statue d’un lamassu assyrien suscite l’enthousiasme général. Pour les Irakiens, durement éprouvés par les conflits, cette mise au jour revêt une importance éminemment symbolique, non seulement parce que ce génie protecteur représenté sous la forme d’un taureau androcéphale ailé est un emblème national, mais aussi parce que la sculpture retrouvée sur le site archéologique de Dur-Sharrukin, au nord du pays, a subsisté aux destructions et aux pillages – même si sa tête a été volée par le passé.

Mais pour les chercheurs sur le terrain, ce lamassu de 18 tonnes, haut de presque 4 mètres, n’est que la partie émergée de l’iceberg. Sa mise au jour prélude en effet d’un immense chantier à venir, puisque, contrairement à ce que l’on pensait, la ville érigée par le roi Sargon II (vers 765-705 avant notre ère) repose encore pour une grande part sous terre. Fruit de la coopération entre plusieurs organismes français, allemand et irakien (le programme H2020 Inside, le ministère des Affaires étrangères, la société Archaïos, le Musée du Louvre, l’université Louis-et-Maximilien de Munich, l’ambassade de France en Irak et le Conseil national irakien des Antiquités et du Patrimoine), la mise au jour du "dernier lamassu de Khorsabad" illustre de manière exemplaire combien la reprise des fouilles sur les sites assyriens et mésopotamiens est essentielle, comme l’explique à Sciences et Avenir l’archéologue Pascal Butterlin, qui dirige la mission de Dur-Sharrukin.

Comment le dernier lamassu de Khorsabad a été remis au jour

Dur-Sharrukin se situe tout près du village de Khorsabad, au nord de l’Irak, à une dizaine de kilomètres au nord de Mossoul. Les chercheurs français sont arrivés sur le site en 2021 pour y effectuer des repérages et des prospections, avant d'entamer les fouilles en 2023. "C’est la première fois qu’une mission française creuse à Khorsabad depuis 1855", raconte Pascal Butterlin. Les premières fouilles sur le site[...]

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