Retraites: Véran juge qu'une "France à l'arrêt" serait "prendre le risque d'une catastrophe écologique"

Olivier Véran lors du point-presse du 1er mars 2023 - BFMTV
Olivier Véran lors du point-presse du 1er mars 2023 - BFMTV

Mettre "la France à l'arrêt", comme l'ambitionnent les organisations syndicales à partir du 7 mars contre la réforme des retraites, serait "négliger la santé de nos enfants" ou encore "prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire", a estimé ce mercredi Olivier Véran.

"Mettre la France à l'arrêt, ce serait laisser filer une crise qu'on peut encore éviter. L'absence de pluie depuis plus de 30 jours maintenant en France fait peser un risque extrêmement fort sur l'état de nos réserves en eau cet été. Mettre le pays à l'arrêt, c'est prendre le risque d'une catastrophe écologique agricole sanitaire voire humaine dans quelques mois", a fait valoir le porte-parole du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres.

"Alourdir une facture déjà salée"

"Mettre la France à l'arrêt, ce serait négliger la santé de nos enfants", a-t-il poursuivi, rappelant qu'Emmanuel Macron a annoncé mardi une campagne de vaccination dans les collèges afin de mieux lutter contre le papillomavirus.

Puis de continuer: "Mettre la France à l'arrêt, ce serait rater le train du futur alors que notre réseau ferroviaire est en train de vieillir à vitesse grand V", plaidant pour des investissements massifs pour moderniser le réseau.

Le risque d'un blocage du pays risque, au final, d'"alourdir une facture déjà salée", a relevé Olivier Véran, rappelant diverses mesures adoptées en 2022 pour "préserver" le pouvoir d'achat.

"Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde?"

Des propos qui ont vivement fait réagir, notamment à gauche de l'échiquier politique et parmi les syndicats. Laurent Berger, secrétaire générale de la CFDT, a appelé le porte-parole du gouvernement à "un peu de sérieux" sur Twitter.

"La sécheresse, c'est la faute des syndicats? La crise sanitaire, idem? Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde? Vos tentatives pour décrédibiliser une mobilisation sans précédent contre les 64 ans sont grossières", a-t-il expliqué.

De son côté, la députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, a jugé que la catastrophe, "c'est vous Olivier Véran, et votre gouvernement". Clémence Guetté, également députée insoumise, a jugé que le porte-parole du gouvernement "s'enfonce dans le ridicule".

Pour Julien Bayou, député écologiste, les propos d'Olivier Véran sont une "honte". "Vous n'avez rien fait depuis la sécheresse de 2022, menti aux pompiers en leur promettant des moyens. Vous devriez vous consacrer 24/24 à la lutte contre le dérèglement climatique au lieu de brutaliser le pays avec la réforme des retraites", a-t-il tweeté.

Quant à Ian Brossat, porte-parole du PCF et maire adjoint de Paris, il estime qu'Olivier Véran est "à deux doigts de nous menacer de finir consumés par les flammes de l'enfer".

L'exécutif ouvert à des "améliorations"

L'intersyndicale a appelé à "mettre la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain".

En attendant, la réforme des retraites a franchi mardi, sans encombre, le cap de la commission au Sénat. La version amendée par les sénateurs, majoritairement de droite, prévoit notamment des dispositions en faveur des mères de famille et de l'emploi des seniors. Les sénateurs vont se retrouver jeudi pour le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle.

Olivier Véran a redit que l'exécutif était "ouvert à des améliorations du texte" et va "étudier de près" la "proposition de la majorité sénatoriale qui consiste à permettre une surcote pour les femmes qui ont eu plusieurs enfants".

Article original publié sur BFMTV.com