Retraites: Véran assure que Macron n'a "eu de cesse que de dialoguer" avec les opposants à la réforme

Une phrase qui risque de faire réagir sur les bancs de la gauche. Pour Olivier Véran, l'exécutif, à commencer par le chef de l'État, a échangé sur la réforme des retraites depuis son lancement en janvier dernier.

"Le président n'a eu de cesse que de dialoguer avec les opposants à la réforme, y compris lors de certains déplacements", a lancé le porte-parole du gouvernement ce vendredi sur CNews.

Un dialogue très compliqué avec les syndicats

L'Élysée tente de renouer les échanges avec l'intersyndicale ces dernières semaines, après des mois de très fortes tensions sur fond de forte mobilisation dans la rue contre le recul de l'âge de départ à 64 ans. En mars dernier, les centrales avaient demandé dans un courrier à être reçues de "toute urgence" par Emmanuel Macron.

Tout en évoquant "le mécontentement" et les "angoisses" des Français en la matière, le chef de l'Etat avait fermé la porte à toute rencontre avec l'intersyndicale. Emmanuel Macron avait également assuré "avoir lui-même répondu aux questions des Français à plusieurs reprises sur le terrain".

Le président de la République s'était cependant fait très discret pendant les débats sur la réforme des retraites. À l'exception de Rungis et du Salon de l'agriculture, aucun de ses déplacements n'avait fait l'objet de discussions avec des badauds.

"Ça se passe très bien"

Avant de finalement reprendre le chemin des visites sur le terrain, après la promulgation express de la réforme des retraites, validée partiellement par le Conseil constitutionnel.

Mais après un premier bain de foule très houleux en Alsace, Emmanuel Macron a préféré privilégier les échanges plus cadrés avec les Français, comme ce jeudi dans un lycée de Charente-Maritime ou plus "improvisés", comme à Pérols, mi-avril.

"Quand le président n'est pas accueilli par une vingtaine de militants syndicaux radicaux ou d'extrêmistes de gauche, ça se passe très bien", a fait remarquer Olivier Véran ce vendredi.

"La sécurisation d'un périmètre", "c'est tout le temps"

Les arrêtés interdisant les rassemblements en marge des déplacements du président de la République a l'avantage d'éviter les comités d'accueil d'opposants à la réforme des retraites qui ne désarment pas, de concerts de casseroles aux interpellations de ministres en déplacements.

Au risque d'en faire trop? Plusieurs arrêtés préfectoraux interdisant les rassemblements autour de ces visites ont été cassés par la justice administrative.

"La sécurisation d'un périmètre autour du déplacement du président, c'est tout le temps en fait, pendant une crise sociale ou en dehors de la crise sociale", juge de son côté Olivier Véran.

De son côté, Emmanuel Macron a affirmé à plusieurs reprises sa volonté d'échanger. "Je vais au contact des gens", a ainsi expliqué le président dans l'Hérault. "Si les gens sont juste prêts à jeter des choses ou faire du bruit, ça ne vaut pas la peine".

Élisabeth Borne veut de son côté inviter les syndicats à discuter sur le projet de loi plein emploi, sans avoir pour l'instant formalisé sa demande par un courrier.

Article original publié sur BFMTV.com