Retraites: ces 14 députés et sénateurs qui vont décider de l'avenir de la réforme

Le Palais Bourbon, siège de l'Assemblée nationale, en mars 2020 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le Palais Bourbon, siège de l'Assemblée nationale, en mars 2020 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Une institution méconnue dans laquelle tout va se jouer. Après le probable vote du Sénat dimanche soir, ce sera au tour de la Commission mixte paritaire (CMP) de se mettre au travail et d'aboutir sur une version commune de la réforme des retraites entre les deux chambres du Parlement.

La CMP commence officiellement ce mercredi 15 mars à l'Assemblée nationale à 9h et se compose de 7 sénateurs et de 7 députés. Sur le papier, elle représente l'équilibre des forces dans chacune des assemblées, avec un casting très favorable pour le gouvernement.

Des parlementaires très favorables

Au Sénat, Catherine Deroche, la présidente de la commission des affaires sociales, René-Paul Savary, le rapporteur du texte et Philippe Mouiller, tous 3 LR et très favorable à la réforme, tout comme la centriste Élisabeth Doisneau et le macroniste Xavier Iacovelli.

Seules les socialistes Monique Lubin et Corinne Féret sont opposées au texte au sein de la CMP.

Même constat à l'Assemblée nationale avec cinq députés favorables sur sept. L'on retrouve ainsi Fadila Khattabi, présidente de la commission des affaires sociales, Stéphanie Rist, rapporteure du texte, Sylvain Maillart et Philippe Vigier pour la majorité. Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée, favorable au texte, sera lui aussi présent. Du côté des opposants se trouvent Mathilde Panot (LFI) et Thomas Ménagé (RN).

Autrement dit, sur 14 parlementaires, seuls quatre d'entre eux sont opposés à la réforme.

Le Sénat, favorable à la réforme des retraites, en position de force

Cet organe, un classique de toutes les discussions parlementaires, prend cependant cette fois-ci des atours particuliers. Les députés ne sont pas allés au bout du texte, contrairement aux sénateurs.

"La CMP correspond à une négociation un peu classique entre l'Assemblée et le Sénat. Cette fois-ci, ce sera assez différent puisqu'on aura seulement notre version sur laquelle s'appuyer pour avancer", nous explique le sénateur LR René-Paul Savary, rapporteur du texte au Sénat.

Autant dire que les élus du Palais du Luxembourg arrivent en position de force et comptent bien parvenir à laisser dans la version commune du texte plusieurs modifications entérinées par leurs soins. À commencer par la surcote de la pension des mères de famille, à partir d'un enfant en cas de carrière complète entre 63 et 64 ans pour limiter l'impact de la réforme sur les femmes.

"Des accords depuis le début du quinquennat"

Les tractations ont cependant déjà commencé ces derniers jours avec des échanges entre les sénateurs et les députés favorables à la réforme, en laissant de côté les élus plus réticents."Nous n'avons pas eu de contact, pas d'information particulière", résume ainsi la socialiste Corinne Féret.

Du côté de la macronie, on affiche une certaine sérénité.

"On a eu des accords depuis le début du nouveau quinquennat. Il n'y a pas de raison qu'on n'y arrive pas cette fois-ci", veut croire un député Renaissance.

Vers un 49.3

Il faut dire qu'une absence d'accord entre les deux chambres sera la pire possible pour le gouvernement. Dans ce cas-là, l'Assemblée nationale s'emparerait de la version adoptée par le Sénat avant que le projet de loi ne revienne dans l'hémicycle des sénateurs. Et en cas de désaccord entre les deux versions adoptées par le Parlement, c'est les députés qui auraient le dernier mot.

En cas de CMP conclusive, l'option la plus probable, la version adoptée entre les deux chambres reviendrait au Sénat et à l'Assemblée nationale jeudi avec un très probable 49.3 pour les députés.

Avec un couperet pour les parlementaires: la réforme doit définitivement être adoptée au plus tard le 26 mars prochain, suivant le délai contraint choisi par le gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com