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Retraites: Marlène Schiappa assure que la réforme va "apporter des réponses utiles" aux femmes précaires

Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire, le 4 janvier 2023. - ALAIN JOCARD / AFP
Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire, le 4 janvier 2023. - ALAIN JOCARD / AFP

L'opération déminage se poursuit pour le gouvernement et la majorité. L'objectif: éteindre la polémique autour de l'inégalité de traitement entre hommes et femmes dans le projet de réforme des retraites qui arrive à l'Assemblée. La semaine dernière, le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, avait lancé que les femmes seront "un peu pénalisées" par la réforme. "On n'en disconvient absolument pas", avait-il affirmé sur la chaîne Public Sénat.

Des propos qui allaient à l'encontre des arguments utilisés par l'exécutif depuis la présentation de la réforme. Ce samedi, Élisabeth Borne a d'ailleurs indirectement recadré son ministre au micro de BFMTV. "J'entends beaucoup de fausses informations. Par exemple, (...) j'entends dire que la réforme pénaliserait les femmes qui ont des carrières hachées", a-t-elle déclaré lors d'un déplacement dans le Calvados.

"C'est exactement le contraire", a-t-elle assuré. "Il faut continuer à expliquer" le projet de réforme des retraites aux Français".

Après Olivier Véran, Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire, et 10 députées de la majorité publient une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche pour tenter d'éteindre les critiques. Ces élues, dont la présidente du groupe à l'Assemblée Aurore Bergé, disent travailler "à apporter des réponses utiles à toutes ces femmes qui vont prendre leur retraite, après une carrière hachée, à temps partiel, avec un petit salaire".

"Depuis 6 ans, nous garantissons de nouveaux droits aux femmes qui auront des conséquences positives très concrètes sur leurs pensions de retraite", écrivent-elles dans le JDD, ajoutant que "le projet de loi actuellement en discussion prend pleinement en compte ces réalités auxquelles les femmes sont confrontées".

"On connaît tous une mère solo qui jongle entre plusieurs jobs, avec du temps partiel subi, tentant de joindre les deux bouts pour élever ses enfants", expliquent-elles.

Prise en compte des congés parentaux

Selon Franck Riester, les trimestres validés par enfant ne seront pas pris en compte par le report de l'âge légal de départ car "ils jouent sur la durée de cotisation". Les femmes devront donc travailler plus longtemps. Une déclaration que Marlène Schiappa cherche à déminer.

"Véritable révolution pour toutes les mères qui ont pris un congé parental, leurs trimestres de congés seront pris en compte dans leurs droits à la retraite", ajoutent-t-elles.

En effet, les congés parentaux seront désormais pris en compte, dans la limite de 4 trimestres, pour celles qui ont commencé à travailler avant 20 ans. C'est l'un des arguments mis en avant par le gouvernement pour expliquer que "sa réforme protège les femmes". Toutefois, cela ne concernera que quelque 2000 femmes en moyenne chaque année.

"Sororité"

En outre, la secrétaire d'État et les signataires affirment que "la réforme prévoit la création de l’assurance vieillesse des aidants qui validera leurs trimestres pour leur retraite" ce qui protègent les femmes car elles "femmes assument dans la grande majorité des cas le rôle d’aidant auprès de leur enfant handicapé ou de leurs parents".

"Soyons clairs et disons-le en sororité: avec ce projet, nous ne demanderons pas à ces femmes de faire des efforts supplémentaires", martèlent-elles.

Selon l'étude d'impact que BFM Business s'est procurée, les femmes seront en effet plus touchées que les hommes par le report de l'âge de départ à la retraite. Elles devront travailler en moyenne 7 mois de plus contre seulement 5 mois pour les hommes.

En contrepartie, leurs pensions augmenteront un peu plus que celles des hommes grâce à cette réforme. Toujours selon l'étude d'impact, les femmes vont voir leur retraite augmenter de 1% à 2,2 % en fonction des générations concernées, contre seulement 0,2 % à 0,9 % pour les hommes.

Article original publié sur BFMTV.com