Retraites : Marine Le Pen promet d'"utiliser tous les moyens" à sa disposition pour s'opposer à la réforme

Mariner Le Pen à l'Assemblée nationale le 6 février 2023. - BFMTV

Ce lundi marque le premier jour de l'examen du projet de réforme des retraites dans l'Hémicycle. Marine Le Pen, qui préside le groupe parlementaire du Rassemblement national, a confié en prélude son intention d'employer tous les leviers législatifs pour s'opposer à l'adoption du texte actuel.

Après des semaines de contestations - toujours en cours - dans les rues, après des séances en commission, le projet de réforme des retraites débarque dans l'Hémicycle à compter de ce lundi. Et la bataille promet d'être aussi dure à l'Assemblée nationale qu'au sein de l'opinion pour l'exécutif.

La gauche n'est d'ailleurs pas la seule à militer contre le texte au Palais-Bourbon: le Rassemblement national est lui aussi vent debout. Ce lundi, lors d'un point-presse en marge des premiers débats, Marine Le Pen a promis, engageant le groupe parlementaire RN qu'elle préside, à tout faire pour empêcher l'adoption tel quel du projet gouvernemental.

"Nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que ce texte ne soit pas voté en l'état", a-t-elle ainsi lancé en préambule.

"Et ça commence dès cet après-midi"

La députée élue dans le Pas-de-Calais a souligné les premiers rendez-vous de cette opposition. "Ça commencera dès cet après-midi par deux votes extrêmement importants et surtout révélateurs pour l'ensemble des groupes", a-t-elle commencé, ajoutant :

"Nous allons d'abord voter une motion de rejet. Si celle que nous avions déposée n'a pas été tirée au sort, c'est avec conviction et portés par l'opposition massive des Français à ce texte - et sans sectarisme - que nous voterons celle de la Nupes".

Marine Le Pen a encore insisté :

"Comme la Première ministre a annoncé que le report de deux ans de l'âge de départ à la retraite n'était pas négociable et qu'aucune mesure ne pourra contrebalancer l'injustice et le caractère antisocial de cette mesure, il n'y a donc plus de discussion possible et nous devons donc rejeter ce texte".

La présidente du groupe RN en est venue à sa seconde bataille législative à venir : "Si cette motion n'était pas adoptée, nous discuterions ensuite d'une motion référendaire. Cette fois, le sort nous a été favorable et c'est donc le vice-président de l'Assemblée, Sébastien Chenu, qui défendra cet appel à organiser un référendum".

Les tirages au sort évoqués par Marine le Pen désignent le procédé par lequel le bureau de l'Assemblée nationale - privé de toute jurisprudence en la matière - a choisi de départager les motions similaires présentées par la Nupes et le RN.

Le report de l'âge de départ comme ligne jaune

Malgré le doute persistant au sein même de la majorité sur le bien-fondé du texte ou sa formulation, ces motions ont toutefois fort peu de chances de convaincre une majorité. Aussi Marine Le Pen s'est-elle projetée sur leur échec :

"Si aucune de ces motions n'était adoptée, nous entamerions l'examen du texte avec la même volonté, celle de montrer son inutilité et son injustice". Elle est allée plus loin: "Si la réforme devait être votée, il faudra tout faire pour en limiter les effets et nous voterons les mesures qui atténuent sa brutalité". "Mais que les choses soient très claires, sans le retrait de la mesure d'âge, il n'y a aucune chance que nous acceptions ce texte", a-t-elle posé.

Marine Le Pen moque une "alliance" entre la Nupes et la majorité

Certes, le Rassemblement national compte donc employer "tous les moyens" à sa disposition pour forcer l'exécutif à revoir sa copie, mais il est pourtant un procédé que Marine Le Pen dit s'interdire : "l'obstruction parlementaire". Un moyen auquel elle accusé la Nupes d'avoir eu recours, et qui consiste à déposer des milliers d'amendements afin de ralentir les discussions.

Marine Le Pen a déclaré juger la pratique "assez mesquine en temps normal", et "absurde en temps contraint". L'ancienne candidate à la présidentielle faisait ici référence à l'article 47.1 sous lequel le gouvernement a placé l'examen de son projet et qui plafonne le nombre de jours de débat autour du texte.

Marine Le Pen a alors ironisé : "J'espère que ce qui ressemble à un nouvel épisode d'alliance entre la majorité et la Nupes va cesser, que la Nupes va retirer ses milliers d'amendements superfétatoires et que nous allons pouvoir discuter sereinement de ces articles puis voter majoritairement contre ce texte".

Marine Le Pen estime en effet que le gouvernement ne peut se prévaloir d'une majorité autour de son projet pour l'heure.

Article original publié sur BFMTV.com

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