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Retraites : pour Macron « la foule » n’a « pas de légitimité » face « au peuple qui s’exprime à travers ses élus »

Retraites : Macron appelle les parlementaires de la majorité à « apaiser les colères » (Photo d’illustration prise le 13 mars 2023)

Emmanuel Macron, qui défend l’utilisation du 49.3, a promis de défendre « l’ordre démocratique et républicain », car « l’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple ».

RETRAITES - Emmanuel Macron a estimé ce mardi 21 mars au soir devant les parlementaires de son camp qu’il fallait « apaiser » et « écouter la colère » des Français après l’adoption contestée de sa réforme des retraites par le Parlement, tout en affirmant que « la foule » n’avait pas de « légitimité » face aux élues.

« S’ouvre une période devant nous où il faut apaiser, calmer, retourner sur le terrain et écouter les colères », a déclaré le président, selon des participants à cette réunion. « Ce que je demande à la Première ministre, c’est de réorganiser le travail du gouvernement à cette aune », a-t-il ajouté, appelant les « cabinets ministériels » à travailler « beaucoup plus avec les parlementaires de la majorité ».

Le chef de l’Etat s’exprimait devant les parlementaires du camp présidentiel conviés à l’Élysée au terme d’une journée scandée par les réunions de consultations avec ministres et dirigeants de la Macronie. Et à la veille de son interview télévisée de mercredi à 13h00 sur TF1 et France 2.

« Quelle est la main que nous n’avons pas saisie ? »

Il a justifié le recours au 49.3 pour faire adopter sa réforme des retraites sans vote, malgré les protestations des opposants au texte. « Utiliser la Constitution pour faire passer une réforme est toujours une bonne chose si on veut être respectueux de nos institutions », a-t-il estimé.

Alors que le gouvernement a survécu, à neuf voix près seulement, à une motion de censure à l’Assemblée lundi, il a assuré que ce vote démontrait qu’il n’y avait « pas de majorité alternative ». « Et ce n’est pas parce que ça passe à très peu de choses que c’est illégitime pour autant, au contraire », a-t-il insisté.

« Quelle est la main que nous n’avons pas saisie ? Je le demande », a encore dit Emmanuel Macron pour défendre la concertation menée par l’exécutif.

« L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple »

« La foule » qui continue de manifester contre la réforme malgré son adoption définitive n’a « pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus », a-t-il toutefois lancé. « L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple », a-t-il ajouté, alors que de nouvelles manifestations émaillées de tensions avaient lieu mardi soir à Paris et ailleurs en France. À cet égard, il s’est posé en défenseur de « l’ordre démocratique et républicain ».

Pressé de redéfinir sa ligne pour relancer son second quinquennat, le président de la République a assuré que le cap était « clair ». « Nous devons aussi avancer sur trois progrès majeurs pour les Français : la santé, l’école et l’écologie », a-t-il plaidé.

« Et en parallèle, nous devons organiser la société du plein-emploi pour penser les fins de carrière, les carrières longues et les carrières pénibles alors que le chômage senior est au plus bas depuis 15 ans », a-t-il ajouté, esquissant ses prochains chantiers sans entrer dans le détail.

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