Retraites: Emmanuel Macron s'attaque au "déni de réalité", le "carburant des extrêmes"

Après Elisabeth Borne, c'est au tour d'Emmanuel Macron de s'exprimer dans la presse ce dimanche pour continuer à défendre la réforme des retraites. Dans une série d'interviews accordées au journal L'Opinion ce dimanche, le chef d'État assume sa réforme, et fustige le "déni de réalité" des "extrêmes".

S'il affirme que "le travail de conviction doit se poursuivre", et regrette de n'avoir pas "réussi à expliquer suffisamment la nécessité de cette réforme", il fustige ceux qui "ont prétendu que l’on pouvait éviter la réforme, sans dire ce qu’ils proposaient à la place", alors que la proposition de loi du groupe Liot pour abroger la réforme doit être discutée à l'Assemblée le 8 juin prochain.

"Il devra d’abord y avoir un débat où chacun devra prendre ses responsabilités et expliquer comment on finance ! On ne peut s’affranchir du débat quand on est une force politique républicaine, quand on est un syndicat dans le champ républicain, quand on est une force patronale… Voilà la vérité qu’on doit aux Français", balaie le chef de l'État.

"Je ne partage pas l’opinion de ceux qui prétendent que 64 ans, c’est deux ans de vie sacrifiée"

Et Emmanuel Macron de poursuivre : "Tout le monde n’est pas d’accord pour ne pas travailler plus longtemps ? D’accord. Mais que l’on m’explique alors comment, sans réforme, financer une proposition de loi à 15 milliards d’euros. Par le déficit, avec les intérêts à venir ? En réduisant d’autres politiques publiques ? En baissant les pensions? En augmentant les cotisations? Certains disent "les gros salaires doivent payer". Ne nous mentons pas: les classes moyennes aussi devront payer".

"Tous ceux qui contribuent au déni de réalité préparent l’arrivée des extrêmes. Parce que le déni de réalité, c’est le carburant des extrêmes", poursuit Emmanuel Macron dans cet entretien.

Le président, qui assure croire "à l'émancipation par le travail", explique ne pas partager "l’opinion de ceux qui prétendent que 64 ans, c’est deux ans de vie sacrifiée". "Non, le travail, même si je ne sous-estime pas qu’il n’est pas toujours facile, c’est ce qui permet de construire un avenir, pour soi, pour ses enfants. Je veux dire aux belles âmes qui proposent d’avoir un modèle social toujours plus généreux en travaillant moins, à ces gens qui construisent le désastre : qu’est-ce qu’ils proposent, à part plus de dette et moins de souveraineté pour le financer ?"

Et s'il dit avoir conscience que la réforme "reste impopulaire", Emmanuel Macron "assume de l'avoir faite en début de mandat".

Article original publié sur BFMTV.com