Retraites : Darmanin met en garde contre les « manifestations spontanées » après la Concorde

« L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation, non », a indiqué sur RTL le ministre de l’Intérieur ce vendredi 17 mars à propos des mobilisations sauvages qui ont éclatées la veille en France suite à l’utilisation du 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites. Photo d’illustration.
« L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation, non », a indiqué sur RTL le ministre de l’Intérieur ce vendredi 17 mars à propos des mobilisations sauvages qui ont éclatées la veille en France suite à l’utilisation du 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites. Photo d’illustration.

MANIFESTATIONS - Gérald Darmanin tape du poing sur la table après les heurts qui ont éclaté à la Concorde à Paris en réponse à l’utilisation du 49.3 du gouvernement pour l’adoption de la réforme des retraites. Alors que 310 personnes ont été interpellées jeudi en France, dont 258 à Paris lors des mobilisations sauvages survenues dans l’après-midi et la soirée, le ministre de l’Intérieur a fait savoir ce vendredi 17 mars qu’il serait intransigeant avec les « manifestations spontanées ».

« L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation, non », a indiqué sur RTL le ministre de l’Intérieur. Il a évoqué des « manifestations très difficiles » et dénoncé « des effigies brûlées » à Dijon et des préfectures prises pour cible en fin de journée.

« Les places des églises et des villages, c’est pas des ZAD ! », a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement « ne laissera pas faire (...) des manifestations spontanées et le n’importe quoi à tout moment ».

À Paris, « au plus fort » de la soirée, 10 000 personnes étaient rassemblées place de la Concorde, selon Gérald Darmanin. Dans 24 autres villes, 52 000 personnes ont participé à des manifestations, selon un bilan de la police. 52 personnes ont été interpellées dont 49 placées en garde à vue. 54 policiers ont été blessés. Les villes où les incidents ont été les plus violents ont été Rennes, Nantes et Lyon, selon la police.

Darmanin appelle à la protection des élus

Ce vendredi matin, plusieurs blocages ont eu lieu à Paris sur le périphérique. Les portes de Clignancourt, de Montreuil et la place d’Italie ont été bloquées par plusieurs dizaines de manifestants entre 7 heures et 8 heures du matin.

Gérald Darmanin, qui réunit ce vendredi les préfets, a expliqué qu’il leur demanderait d’être « fermes contre les violences ». « La liberté de manifester est un droit constitutionnel », a-t-il dit, mais on empêchera que « la chienlit soit au rendez-vous ». Le ministre a dénoncé en outre les menaces ou actions contre les élus et parlementaires. « Toucher un élu, c’est toucher à la République », « être parlementaire, c’est pas une fonction sacrificielle », a-t-il ajouté.

Interrogé sur l’éventualité qu’une motion de censure puisse être adoptée lundi par l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin a répondu : « On peut penser que ce sont les Républicains qui peuvent faire stop ou encore ». Il a appelé les élus LR, son ancienne famille politique, « à reprendre leurs esprits ». L’adoption d’une motion de censure se traduit par la démission du gouvernement.

À propos de la grève des éboueurs à Paris, le ministre de l’Intérieur a affirmé que le préfet de police, Laurent Nuñez, avait procédé « hier (jeudi) soir » à la réquisition du service de propreté de la ville pour évacuer les ordures amoncelées dans la capitale. « Dès aujourd’hui, dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles », a-t-il assuré.

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