Retraites : les députés Renaissance fustigent "l'incohérence et l'irresponsabilité des députés LR"

La présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé (C) discute le 7 février 2023 à l'Assemblée nationale à Paris avec le patron du groupe LR Olivier Marleix (D) - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé (C) discute le 7 février 2023 à l'Assemblée nationale à Paris avec le patron du groupe LR Olivier Marleix (D) - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le gouvernement risquait de ne pas disposer d'une majorité absolue sur ce texte en partie en raison de votes très partagés chez les députés Les Républicains. Élisabeth Borne a donc déclenché l'utilisation du 49.3 ce jeudi.

Dans la séquence chaotique de l'utilisation du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, les députés macronistes pointent la responsabilité de LR. Dans un communiqué des députés Renaissance, la présidente du groupe, Aurore Bergé, affirme que "l'utilisation du 49.3 a été rendue obligatoire devant l'incohérence et l'irresponsabilité des députés LR qui s'étaient pourtant engagés devant les Français".

Le texte adopté mercredi en commission mixte paritaire laissait penser qu'un accord entre la droite et la majorité était possible. Mais face à l'incertitude pesant sur l'adoption de la réforme des retraites en cas de vote à l'Assemblée nationale, le gouvernement a décidé ce jeudi d'utiliser le 49.3, un outil constitutionnel permettant de faire adopter un texte sans vote des députés en engageant la responsabilité du gouvernement.

Aurore Bergé plaidait pour un vote

Le gouvernement risquait de ne pas disposer d'une majorité absolue sur ce texte en partie en raison de votes très partagés chez Les Républicains.

"Jusqu'au bout, les députés du groupe Renaissance voulaient un vote", assure leur communiqué.

En effet, selon les informations de BFMTV, Aurore Bergé s'est prononcée ce jeudi encore en faveur d'un vote lors d'une réunion à l'Élysée. Le choix d'un recours au 49.3 ne passe d'ailleurs pas chez certains députés de la majorité.

"C'était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l'état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", a par exemple réagi Erwan Balanant (MoDem) auprès de l'AFP, en évoquant une situation "qui s'approche de la crise de régime".

Un vote "pour ou contre la réforme" la semaine prochaine

LFI et le RN ont déjà annoncé qu'ils allaient participer à une motion de censure contre le gouvernement après l'utilisation du 49.3. Le groupe Liot pourrait également déposer une motion de censure transpartisane "dans les prochaines heures", selon les déclarations de son président, Bertrand Pancher. Adoptée, une motion de censure entraînerait un rejet du texte et la démission du gouvernement.

Les votes à venir sur ces motions de censure font dire à Aurore Bergé que "la semaine prochaine, l'Assemblée nationale se prononcera donc clairement pour ou contre la réforme des retraites".

Article original publié sur BFMTV.com

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