Retraites : Après le 49.3, Darmanin appelle à protéger les parlementaires

Gérald Darmanin doit réunir les préfets ce vendredi 17 mars pour discuter de la gestion des manifestations et de la sécurité des élus après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites, jeudi 16 mars.
Gérald Darmanin doit réunir les préfets ce vendredi 17 mars pour discuter de la gestion des manifestations et de la sécurité des élus après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement sur la réforme des retraites, jeudi 16 mars.

Alors que les élus de la majorité s’inquiètent pour leur sécurité, le ministre de l’Intérieur va renforcer les mesures de sécurité et de surveillance à leur égard.

POLITIQUE - Alors que des heurts ont éclaté partout en France suite à l’utilisation du 49.3 sur la réforme des retraites par le gouvernement jeudi 16 mars, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait savoir dans la soirée que la sécurité des parlementaires, et notamment ceux de la majorité présidentielle, était au cœur de ses préoccupations.

« Je tiens à vous confirmer que la protection des élus est actuellement et plus que jamais la priorité du Ministre de l’Intérieur », a indiqué le ministre dans une lettre à la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, consultée par l’AFP. « Dès ma prise de fonction, j’ai demandé aux forces de l’ordre et aux préfets de se montrer particulièrement attentifs aux violences dont les élus sont victimes », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Intérieur a une nouvelle fois rappelé son engagement ce vendredi 17 mars sur RTL face à « l’extrême violence » à laquelle ont dû faire face selon lui les parlementaires et les membres du gouvernement. « Toucher un parlementaire, c’est toucher à la République. (...) La police et la gendarmerie seront là pour protéger les élus du peuple », a-t-il souligné.

Plus tôt dans la journée, la députée avait demandé au ministère de l’Intérieur de « mobiliser les services de l’État » pour la « protection des parlementaires » de la majorité, pris pour cible par des opposants à la réforme des retraites. « Je refuse de voir des députés de mon groupe, ou tout député de la Nation, avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement car il craindrait des représailles », écrivait-elle dans un courrier au ministre dont l’AFP a eu copie.

Les élus mis en garde par les responsables syndicaux

Gérald Darmanin a ainsi envoyé jeudi une note aux préfets leur demandant de « maintenir fermement le dispositif mis en œuvre à la suite de (ses) précédentes instructions » pour la protection des élus. Il leur demande notamment de « poursuivre la surveillance mise en place aux abords des permanences des parlementaires et de leur domicile, si nécessaire » ou de « maintenir une veille renforcée des réseaux sociaux » pour détecter « toute menace ou tout message haineux éventuel ».

Le déclenchement jeudi par la Première ministre Élisabeth Borne de l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter définitivement sans vote la réforme des retraites par l’Assemblée a été suivi de rassemblements dans plusieurs villes de France et de manifestations émaillées de tensions. Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l’énergie ont par ailleurs mis en garde contre de possibles « débordements » ou « actions individuelles » de salariés de la base.

Des parlementaires de la majorité mais aussi de LR ont déjà subi des coupures de courant ou des dégradations de permanences. « Nous avons vécu des violences dans le précédent mandat, elles ne doivent pas pouvoir se reproduire », rappelle Aurore Bergé, en référence à la crise des « gilets jaunes ». Gérald Darmanin doit réunir les préfets dans la matinée de ce vendredi 17 mars.

À voir également sur Le HuffPost :

VIDÉO - Réforme des retraites : "moi, je bloquerais Paris", les manifestants bien décidés à poursuivre la mobilisation, 49-3 ou pas  

Réformes des retraites : après le 49.3, quelles sont les prochaines étapes ?

Retraites : le 49.3, point final d’une réforme où rien n’a fonctionné