Retraites, électricité, immigration : les dossiers chauds de Macron pour son retour des États-Unis

Le président a tenté de reprendre la main sur la scène nationale avec deux longues interviews consacrées, pour partie, aux enjeux de la réforme des retraites, de l’immigration ou des coupures de courant.

POLITIQUE - Il n’a pas attendu d’être en France pour essayer de reprendre la main. Emmanuel Macron a donné deux interviews ce week-end, à l’issue de son escapade aux États-Unis. La première, samedi, dans le journal de 13 heures de TF1. La deuxième, publiée dans les colonnes du Parisien le soir même, et réalisée dans l’avion qui le ramenait à Paris.

Une offensive médiatique en deux temps, comme autant d’occasions de revenir sur les enjeux de sa visite d’État fastueuse à Washington, mais également de remettre les mains dans le cambouis de la politique française après une longue séquence à distance de Paris. Au-delà des rendez-vous traditionnels comme le congrès des maires, le chef de l’État a consacré la plus large part de son agenda aux enjeux internationaux depuis la mi-novembre.

Il s’est rendu à Bali pour le G20, puis à Bangkok en Thaïlande, ou à Djerba en Tunisie pour parler francophonie, avant de passer quatre jours aux États-Unis pour ferrailler, notamment, sur les règles de protection économique. En France, les dossiers promettent d’être tout aussi délicats. Voire éruptifs, pour certains.

« Pas de panique »

Emmanuel Macron, de retour sur le terrain à Aix-en-Provence ce lundi 5 décembre, au camp des Milles sur le thème de la mémoire, puis dans un collège pour parler éducation, sera immanquablement interrogé sur des questions concrètes, concernant, par exemple, les potentielles coupures d’électricités à venir.

Preuve de la sensibilité du sujet, le président de la République a tenté de déminer le sujet lié à l’énergie dès samedi, depuis La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. « Pas de panique, ça ne sert à rien », a-t-il lancé sur TF1 au terme de sa visite d’État. Une formule destinée à rassurer les esprits, reprise dans la foulée par de nombreux médias. Il faut dire que plusieurs heures auparavant, c’est son gouvernement qui a mis le sujet sur le devant de la scène en convoquant les journalistes à la dernière minute, jeudi, pour expliquer le plan face à une éventuelle surcharge du réseau électrique.

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Depuis, les oppositions se saisissent des nombreuses zones d’ombre pour fustiger l’impréparation de l’exécutif. Plusieurs élus, à droite comme à gauche, s’inquiètent notamment des possibles coupures programmées dans les écoles, dans le sillage des syndicats.

« On est la sixième puissance économique du monde et on nous explique qu’on va devoir faire face à des coupures d’électricité… Je pense que beaucoup de Français ressentent cette hypothèse-là comme une humiliation nationale », a par exemple tancé Ian Brossat, l’adjoint PCF à la mairie de Paris dimanche sur BFMTV, à l’heure où son parti réclame un débat à l’Assemblée sur ces éventuelles difficultés électriques.

Une fin d’année chargée

Une illustration des critiques qui risquent de continuer à affleurer au fil de la semaine. Et ce, malgré la première tentative présidentielle de dégonfler le sujet. « C’est normal que le gouvernement prépare un cas extrême, parce que les dernières années nous l’ont montré, parfois l’impensable arrive », a ainsi relevé le chef de l’État samedi, avant d’insister : « C’est la responsabilité du gouvernement, en lien avec les acteurs compétents, de préparer ces scénarios et pour permettre que le pays ne soit pas en désordre complet. »

Et on peut dire que son gouvernement a du pain (épicé) sur la planche. Outre l’énergie, Élisabeth Borne s’apprête à rendre public - le 15 décembre -, les derniers arbitrages de la réforme des retraites promise depuis 2017 par Emmanuel Macron. Un texte très impopulaire chez les Français et chez les syndicats, tous unanimement opposés à son objet.

« Personne ne se réjouit de travailler un peu plus longtemps », a encore martelé le chef de l’État dans son long entretien au Parisien samedi, « mais pour ne pas baisser les retraites et ne pas reporter de nouvelles charges sur nos enfants, il faudra faire un effort. » Quelques jours plus tôt, la Première ministre confirmait déjà la philosophie inchangée de la réforme, dans le même quotidien.

De quoi provoquer de nouveaux débats enflammés dans les médias… Et une mobilisation sociale dans la rue avant Noël ? Le contexte, tendu, s’est cristallisé autour des gares ce week-end avec 6 TGV sur 10 annulés en raison d’une grève des contrôleurs. Deux autres journées de contestation sont déjà prévues à la SNCF cette semaine, alors que la menace plane sur les voyages de fin d’année. Autant de dossiers à gérer pour le gouvernement, qui se lance à partir de mardi dans un débat parlementaire sur… l’immigration. Histoire d’animer les discussions avant la trêve des confiseurs.

VIDÉO - Immigration: Emmanuel Macron défend "une politique de fermeté et d'humanité" dans le Parisien/Aujourd'hui en France

    

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