Le retrait du Mali, “couronnement” des défaites de la France en Afrique

En première page de son édition du mercredi 17 août, le quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid a choisi une photo d’Emmanuel Macron décorant à titre posthume un soldat français tombé au Mali en septembre dernier. Neuf ans après le lancement de l’opération Barkhane contre les djihadistes, les derniers militaires français ont quitté le Mali lundi. Al-Araby Al-Jadid en tire un bilan très négatif pour la France :

“Ce retrait, c’est le couronnement de ses défaites stratégiques dans ses anciennes colonies, au profit d’une avancée russe.”

“L’influence française dans ses colonies africaines est confrontée à un défi majeur du fait d’une véritable crise de confiance qui a poussé les peuples de ces pays à haïr leur ‘mère France’, la plupart des pays francophones [d’Afrique] étant aujourd’hui classés parmi les pays les plus pauvres et les moins stables”, ajoute le journal.

Le retrait des troupes françaises, renchérit Al-Araby Al-Jadid, constitue ainsi “une nouvelle défaite française en Afrique” qui est aussi une “défaite morale”. Le quotidien rappelle comment les relations se sont tendues avec Bamako à la suite des deux coups d’État qu’a connus le pays en 2020 et 2021, et après le recours aux mercenaires russes du groupe Wagner décidé par la junte au pouvoir.

Doutes sur la “nouvelle stratégie” de la France

Le 13 juillet, le président français avait exprimé sa volonté de “repenser d’ici l’automne l’ensemble [des dispositifs militaires de la France] sur le continent africain”, qu’il voudrait “moins posés et moins exposés”. Cette “nouvelle stratégie”, explique Al-Araby Al-Jadid, “vise à éviter de créer une hostilité au sein de la population contre l’ancienne puissance coloniale”.

Lors d’une tournée africaine fin juillet, Emmanuel Macron a tenté de rassurer ses interlocuteurs mais “plusieurs pays africains craignent que le retrait français du Mali n’entraîne un recul militaire généralisé”.

Ces craintes sont alimentées par “l’escalade des attaques” (djihadistes) au Mali, au Burkina Faso et en République démocratique du Congo, “l’instabilité politique” en Éthiopie, au Kenya et plus largement en Afrique centrale.

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