Yahoo Actualités Les retraités suisses de plus en plus nombreux à vivre à l’étranger
Les retraités suisses quittent en masse la confédération. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique, 187 000 retraités suisses vivaient à l’étranger en 2023 (sur un total de 800 000 ressortissants installés hors de Suisse). “Dans l’un des pays les plus riches du monde, on expatrie nos vieux”, titre Le Temps, qui met en cause les prix de l’immobilier et le coût de la vie.
“Cela fait quinze ans que l’on observe une hausse des expatriations de personnes âgées. Les retraités se sentent obligés de partir en raison du risque de pauvreté. C’est une réalité économique qui ne peut être niée”, explique Ariane Rustichelli, directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger.
Le choix de l’expatriation n’en n’est d’ailleurs pas vraiment un pour ceux qui reçoivent en moyenne 1 919 francs (1 973 euros) de pension par mois dans un pays “où le pain dépasse 1,50 franc (1,55 euro) et le litre d’essence 1,90 franc (2 euros)”, un pays où “la tranche ouvrière ne peut pas devenir propriétaire et où les assurances santé sont à des tarifs dingues”, fait valoir Geneviève, native du Valais mais à présent retirée avec son mari dans la vallée d’Aspe.
“Si on pouvait acheter en Suisse une maison à 125 000 euros au lieu de 1,2 million, on serait restés”, ajoute celle qui regrette d’avoir dû s’éloigner de ses enfants et petits-enfants qui, eux, font leur vie au pays.
Si les pensions suisses ne sont pas suffisantes pour se sentir à l’aise sur les rives du lac Léman, elles permettent en revanche de vivre confortablement au Portugal, jusqu’à présent la destination favorite de ces retraités, devant la Thaïlande, l’Espagne et l’Afrique du Sud. Une polémique sur les “pensions de luxe” perçues par les retraités installés à l’étranger a d’ailleurs resurgi à l’occasion des débats sur le versement d’un treizième mois de retraite.
“Avec une rente de 2 000 francs (2 056 euros) par mois, un retraité suisse perçoit presque la moitié du salaire mensuel d’un ministre portugais”, explique Antonio da Cunha, président de la Fédération des associations portugaises de Suisse.
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