Le retour du grand amour entre la France et le Brésil

En découvrant les photos de la rencontre des deux présidents en pleine Amazonie, les médias brésiliens ont parlé d’“une cérémonie de fiançailles” : le grand amour ! Abraços (“embrassades”), main dans la main, sourires et rires… Cette décontraction tactile toute brésilienne a pu étonner, voire choquer, en France, mais ici on adore se toucher pour manifester son empathie, son amitié. Le président Macron l’a vite compris et a adopté cette façon de faire. Pour rester dans une tonalité brésilienne, on a même organisé une cérémonie de remise de la Légion d’honneur pour le célèbre cacique Raoni au milieu de sa forêt amazonienne. L’insolite n’étonne personne ici.

Loin de s’offusquer du registre amoureux, le président Macron rebondit dessus en évoquant même “un mariage” et conclut : “La France aime le Brésil et le Brésil aime la France” !

On peut objecter que la mise en scène est surjouée. Je ne le crois pas. D’abord, cette cordialité est bien dans le style habituel de Lula, auquel Emmanuel Macron a naturellement adhéré. Ensuite, parce que l’ambiance de cette rencontre reflète bien le visage de la relation France-Brésil traditionnelle : amicale, décontractée, ouverte, complice, empathique… On peut avoir des divergences politiques, des conflits d’ordre économique : on va en discuter pour les régler ensemble, mais on ne va pas se fâcher pour autant ! On reste amis et, accessoirement, en phase sur quelques valeurs de fond, comme la démocratie. Comme des gens normaux.

Une relance attendue

Reste que l’amitié entre les deux pays ne peut reposer uniquement sur les bonnes relations entre leurs dirigeants, qui ne font que passer. Ces derniers peuvent juste y contribuer et en être les symboles. Cette amitié est le fruit de l’histoire et des milliers de relations personnelles qui se sont nouées au fil du temps entre les deux peuples et en particulier leurs élites. Bien sûr, les affinités culturelles, comportementales, linguistiques, religieuses jouent et peuvent rapprocher plus facilement certains peuples. Mais l’amitié se cultive, s’entretient, doit se renouveler.

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