Le retour du chat sauvage en France

Il avait presque disparu du territoire français, persécuté car perçu comme une bête démoniaque. Mais le chat sauvage prend aujourd'hui sa revanche et regagne du terrain. Nous sommes allés à la rencontre des scientifiques qui cherchent ses traces et tentent d'éviter les amours avec les chats domestiques.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°907, daté septembre 2022.

Bientôt dix ans de traque. Dix ans que Maxime Belaud, qui travaille pour l'association Nature en Occitanie, parcourt les zones forestières de l'Aude, des Pyrénées-Orientales, de l'Hérault, de l'Aveyron et du Tarn, à la recherche d'un petit carnivore très discret, le chat sauvage d'Europe ou chat forestier.

Génétiquement distinct de tous nos chats domestiques, Felis silvestris silvestris revient. Et la bonne nouvelle, c'est que les deux populations qui ont échappé aux massacres des 19e et 20e siècles sont en train de se rejoindre. Les chats de Lorraine vont se mêler à ceux des Pyrénées. "Bientôt, l'aire de répartition de l'espèce partira de l'Espagne pour aller jusqu'en Allemagne, ce qui est bon pour le brassage génétique ", salue Maxime Belaud.

Si, au cours d'une promenade, vous croisez ce gros chat (ce qui est rare tant l'animal fuit les humains), vous le reconnaîtrez à son pelage gris à fauve clair, aux rayures sur les flancs, à sa bande noire dorsale tout au long du corps et à une queue touffue avec deux à quatre anneaux noirs complets et une terminaison noire. Mais aussi à sa taille : haut de 55 à 65 centimètres et d'un poids de plus de 5 kg pour un mâle, 3,5 kg pour une femelle.

Le pelage du chat sauvage (à gauche), qui possède une bande dorsale noire unique, a moins de rayures latérales que celui du chat domestique tigré (à droite). Crédit : CROQUIS CLAUDE POIVRE - EXTRAIT DE B. CONDÉ, 1979
Le pelage du chat sauvage (à gauche), qui possède une bande dorsale noire unique, a moins de rayures latérales que celui du chat domestique tigré (à droite). Crédit : CROQUIS CLAUDE POIVRE - EXTRAIT DE B. CONDÉ, 1979

Le pelage du chat sauvage (à gauche), qui possède une bande dorsale noire unique, a moins de rayures latérales que celui du chat domestique tigré (à droite). Crédit : CROQUIS CLAUDE POIVRE - EXTRAIT DE B. CONDÉ, 1979

Où le voir ? Il fréquente de préférence les zones boisées, mais peut s'aventurer sur des terres agricoles s'il y est attiré par la pitance. Il mange des mulots, des rats, des campagnols, des lapins, de petits oiseaux et même des écureuils, qu'il attrape par les pattes avant tout en plantant ses canines à l'arrière du cou. L'hiver, lorsque le gibier manque, il devient charognard. Comme nos chats domestiques, il broute de l'herbe pour s'aider à digérer. "C'est un mode de vie que[...]

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