Retour sur le boom des xénogreffes

Il est désormais possible de faire naître des cochons génétiquement modifiés pour offrir des organes plus compatibles avec l'immunité et l'anatomie humaines.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°928, daté juin 2024.

Envisagée dès le début du 20e siècle, la transplantation d'organes animaux chez l'humain n'est plus un rêve de savant fou. La maîtrise croissante des techniques d'édition génétique ces dix dernières années a permis de lever, au moins en partie, la barrière des espèces. De fait, il est désormais possible de faire naître des cochons génétiquement modifiés pour offrir des organes plus compatibles avec l'immunité et l'anatomie humaines.

De nombreuses modifications génétiques

C'est ainsi qu'en mars 2024, l'unité de transplantation du Massachusetts General Hospital à Boston (États-Unis) annonçait, après cinq essais sur des personnes en état de mort cérébrale ces trois dernières années, la première transplantation d'un rein de cochon sur un patient vivant, qui a pu rentrer chez lui. Le greffon porcin a été fourni par la société américaine eGenesis qui avait procédé à 69 modifications génétiques sur le cochon donneur.

En 2022, puis 2023, c'est cette même société qui avait livré deux cœurs de cochon génétiquement modifiés à l'Université du Maryland (États-Unis) pour procéder aux premières xénogreffes cardiaques sur deux patients non éligibles à une greffe classique. Bryan Benett et Lawrence Faucette avaient ainsi survécu respectivement huit et six semaines, passant la phase critique du rejet aigu.

Nouvel eldorado de la transplantation

Si, à l'évidence, la compatibilité immunologique reste à peaufiner pour faire des xénogreffes une option généralisable, ces premières médicales font du cochon "OGM" un nouvel eldorado de la transplantation. L'espoir réside dans le fait de disposer d'un réservoir inépuisable de greffons animaux pour les patients ne pouvant plus attendre et pallier ainsi la pénurie mondiale.

C'est dans cette optique qu'en août 2023, l'équipe du Pr Alexandre Loupy à l'Institut de transplantation de Paris a élucidé dans leurs moindres détails les mécanismes en jeu dans la ré[...]

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