Restos du cœur : la grosse inquiétude face à la poussée de l’inflation

L’association vient de lancer sa campagne d’hiver. Pour la première fois, elle a dû durcir son barème et baisser les quantités distribuées. Un crève-cœur pour les bénévoles et un signe de l’augmentation de la pauvreté.

Une affiche des Restos du cœur, au centre d'Asnières, le 21 novembre 2023. - Credit:Lou Roméo, Le Point

Les Restos du cœur ont commencé à dire non. Leur appel à 35 millions d'euros de dons a beau avoir été entendu en septembre – 10 millions ont été donnés respectivement par l'État et par la famille de Bernard Arnault, le reste par des particuliers et des entreprises –, face à l'inflation et à la pauvreté, le compte n'y est pas.

Ce mardi 21 novembre, pour le lancement de sa 39ᵉ campagne d'hiver, l'association fondée par Coluche en 1985 a dû durcir pour la première fois son barème, refusant notamment son aide alimentaire à des personnes qu'elle accueillait l'an dernier. « Il y a aujourd'hui une vraie vague de précarité qui continue d'augmenter », a déclaré son président, Patrice Douret, exprimant sa « forte inquiétude pour les prochaines semaines et prochains mois », à la ministre des Solidarités, Aurore Bergé, et à celui de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, tous les deux venus visiter un centre de distribution à Asnières, en Île-de-France.

Les Restos ont appelé le gouvernement à porter de 150 à 200 millions d'euros l'aide versée à l'ensemble des banques alimentaires. « Nous ne pesons pas lourd en termes d'argent public, a souligné Patrice Douret. Un euro d'argent public qui nous est versé génère quatre euros d'actions et de moyens déployés. Il s'agit d'un investissement social efficace, avec un effet multiplicateur très puissant. »

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