Le requin-marteau “retiendrait son souffle” pour plonger dans les eaux profondes

Même pour un animal à sang froid comme le requin-marteau, l’océan profond est glacial. Pour tolérer la température qui règne dans les abysses où nagent les calamars géants par exemple, qui constituent son repas, il “retiendrait son souffle”. C’est en tout cas l’hypothèse qu’avance dans Science une équipe de scientifiques après avoir analysé les données récoltées par les instruments qu’ils ont attachés à plusieurs de ces animaux à Hawaï.

“En fermant ses branchies très vascularisées, le requin-marteau conserve sa chaleur pendant la chasse − une manière de contourner sa physiologie d’animal à sang froid”, décrypte New Scientist. De nombreuses espèces de poissons − le thon par exemple − et de mammifères marins sont connues pour plonger depuis la surface chaude vers des eaux plus profondes et froides pour chasser. Dotés de systèmes circulatoires qui recyclent la chaleur produite par leurs muscles en flexion, ils peuvent rester au chaud dans l’eau froide.

Mais ce n’est pas le cas des animaux dits ectothermes, qui ne produisent pas de chaleur. Pour eux, c’est une autre histoire. Jusqu’à présent on ignorait comment les requins-marteaux parvenaient à conserver leur température corporelle afin de maintenir leur métabolisme suffisamment actif pour chasser lorsque l’eau environnante peut n’être qu’à quelques degrés au-dessus du point de congélation.

D’autres pistes à explorer

“Les requins respirent en absorbant l’oxygène de l’eau grâce aux vaisseaux sanguins présents sur leurs branchies, ces dernières représentent donc une partie de leur corps où de grandes quantités de sang sont en contact avec l’eau froide, détaille l’hebdomadaire scientifique. S’ils respiraient intensément durant leurs plongées actives, leur température corporelle chuterait rapidement.” C’est ce qui a mis les chercheurs sur la piste de la retenue du souffle. Et en effet, des séquences vidéo de requins-marteaux nageant à un kilomètre de profondeur ont montré que leurs fentes branchiales étaient étroitement fermées. C’est la première fois qu’on observe des poissons “retenir leur souffle”.

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