Mais que représente au juste Keir Starmer, leader des travaillistes britanniques ?

“La transformation du parti sous sir Keir est remarquable”, affirme The Economist. L’influent hebdomadaire libéral rappelle que “lors des dernières élections de 2019, sous la direction de Jeremy Corbyn, un gauchiste, le Labour a remporté 202 sièges, son plus mauvais résultat depuis 1935”.

Aujourd’hui, si les sondages disent juste, Starmer est sur le point d’offrir aux travaillistes une majorité colossale et de réduire en miettes le Parti conservateur, au pouvoir depuis quatorze ans. “Il a arraché [le Labour] aux griffes de l’extrême gauche, renchérit le Daily Mail, tabloïd très à droite. Il a chassé Jeremy Corbyn et s’est attaqué au cancer de l’antisémitisme, qui gangrenait le parti, avec un succès certain.”

Souvent moqué par la presse pour sa voix nasillarde et sa raideur corporelle – “comme beaucoup l’ont remarqué, c’est un être étrangement androïde”, s’esclaffe un chroniqueur du Spectator Starmer, né à Londres en 1962 d’un père fabricant d’outils et d’une mère infirmière, serait “le leader le plus ‘ouvrier’ du Parti travailliste depuis une génération, et aussi le premier de l’histoire de celui-ci à avoir le préfixe ‘sir’ attaché à son nom avant d’obtenir le poste”, rappelle The Guardian. Après des études de droit à Leeds et à Oxford, Starmer flirte pendant sa jeunesse avec les mouvements trotskistes et antimonarchistes, mais entre dans la vie politique tardivement. Brillant avocat, défenseur des droits de l’homme depuis la fin des années 1980, procureur général du Royaume-Uni de 2008 à 2013, il sera anobli en 2014 par la reine Élisabeth II.

“Il est pire que Blair”

Avec l’aide de son voisin du quartier bobo de Kentish Town, Ed Miliband, alors chef du Parti travailliste, il entre à la Chambre des communes en 2015, à l’âge de 52 ans. Sous Corbyn, successeur de Miliband encore plus à gauche que lui, il devient référent Brexit avec comme mission – ratée – d’obtenir l’organisation d’un deuxième référendum. À la suite du camouflet électoral de 2019, qui profite à Boris Johnson, il succède à Corbyn en janvier 2020, qu’il évince du parti après la publication d’un rapport dénonçant sa réponse insuffisante aux affaires d’antisémitisme au sein du Labour.

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