REPORTAGE. Quand l’Afrique se forme à la chirurgie de pointe

Avec l’inauguration à Kigali (Rwanda) d’IRCAD Africa, une structure de recherche et de formation, le pays s’ouvre au maniement des techniques les plus sophistiquées, celles de la chirurgie mini-invasive, pratiquée par l’intermédiaire de mini-incisions ou par les voies naturelles. Dans ce lieu qui entend devenir le plus grand centre d’excellence chirurgicale du continent, trente médecins africains de quinze nationalités différentes viennent tout juste de suivre une première formation pratique et théorique.

1000 m d’altitude, 6h du matin. Du hublot de l’avion qui amorce lentement ses manœuvres d’atterrissage à l’approche de l’aéroport de Kigali (Rwanda), on pourrait presque compter une à une les mille collines verdoyantes de ce "petit" pays (21.000 km2, la superficie de la Bretagne), toutes reliées par des vallées aussi fertiles que scintillantes.

Le regard est néanmoins très vite attiré par un bâtiment aux lignes originales (voir ci-dessous) posé sur l’une de ces fameuses collines, dans le district de Masaka, à une trentaine de kilomètres du centre-ville de la capitale. Voici l’Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif (IRCAD) Africa, une structure tout juste inaugurée le 7 octobre 2023 par le président Rwandais, Paul Kagame.

L\'Ircad à Kigali. Crédit : Crédit Ircad
L\'Ircad à Kigali. Crédit : Crédit Ircad


A une trentaine de kilomètres de Kigali. Crédit Ircad

Sur plus de 5 hectares, le lieu se déploie sur 10.000 mètres carrés répartis en trois niveaux (un auditorium de 200 places, un bloc opératoire doté de 16 tables chirurgicales, des salles de réunion, une cafétéria....). Il prend enfin son envol tout en affichant déjà un objectif pour le moins ambitieux : devenir le centre d’excellence chirurgicale du continent en matière de formation et de recherche en chirurgie de pointe afin de tirer vers le haut la qualité des soins chirurgicaux.

Un lieu où apprendre la chirurgie mini-invasive

Dans la famille IRCAD, voici donc le 6e établissement de la lignée (voir encadré plus bas), la dernière déclinaison internationale du grand frère strasbourgeois né lui en 1994 à l’initiative du Professeur Jacques Marescaux, chirurgien digestif à l’origine de plusieurs premières mondiales de chirurgie dite mini-invasive*.

De quoi s’agit-il ? D’un abord privilégiant soit les voies naturelles (anus, vagin, urètre), soit la réalisation de mini-incisions pour, dans tous les cas, introduire dans le corps caméras et micro-instruments (endoscopes souples, aiguilles). Une pratique radicalement distincte de la chirurgie traditionnelle dite elle "ouverte[...]

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