REPORTAGE. Les débuts de l’agrivoltaïsme, mariage entre agriculture et énergie solaire, en France

Plusieurs dizaines de projets de mariage entre agriculture et énergie solaire sont en développement en France. Le cadre réglementaire se précise mais la place des panneaux photovoltaïques au sein des champs et cultures ne va pas de soi. Reportage à Terre d’Arbouts dans les Landes.

Ici, la terre est chiche. Pas très loin de la préfecture Mont-de-Marsan, les sols des Hautes Landes, une microrégion tout en pentes douces, ne sont pas très fertiles. "Traditionnellement, le maïs est la plante dominante de la région parce que l’eau est abondante et de bons rendements étaient obtenus avec les engrais et les produits phytosanitaires", explique Jean-Marc Gourdon, qui cultive en conventionnel 110 hectares sur la commune de Castandet.

L’agriculteur apprend à parler au passé de cette période qu’il a toujours connue où le maïs représentait 67% de l’assolement contre 12% pour le colza et 12% pour les prairies. Cette eau qu’on trouve facilement en forant entre 10 et 30 mètres de profondeur n’est cependant plus un atout. L’Agence régionale de santé (ARS) et le Syndicat départemental d’électricité et d’eau des communes des Landes (Sydec 40) ont enjoint les agriculteurs de cesser dans les dix ans d’épandre des pesticides. Le paysage, l’économie, la production d’énergie, l’agriculture : tout va changer.

En 2013, les captages d’eau potable des Arbouts et de Pujo sont classés "prioritaires". "L’eau brute de ces deux forages était polluée par des teneurs en métabolites du métachlore, un pesticide utilisé sur le maïs ainsi que par des concentrations élevées de nitrate qui dépassaient les valeurs limites autorisées et le seuil de potabilité", se souvient Benoît Auguin, directeur technique eau et assainissement au Sydec. Dans tout le département des Landes, trois captages sont dans une telle situation, dont les deux alimentant les 20.000 habitants des petites communes entourant Mont-de-Marsan.

Cinq ans d’études hydrogéologiques permettent de délimiter le bassin versant d’où est tirée l’eau polluée. Il fait 2790 hectares, dont 1460 sont exploités. En 2019, le Sydec annonce la nouvelle aux 35 agriculteurs concernés. Plus de pesticides autorisés, donc plus de maïs ou alors avec des rendements bien plus faibles. Le Sydec s’est donné dix ans pour retrouver une eau dans un [...]

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