Rentrée scolaire : pourquoi Emmanuel Macron défend-il l’expérimentation de l’uniforme à l’école ?
EDUCATION - Bientôt l’arrivée de l’uniforme dans les écoles françaises ? Emmanuel Macron est « favorable à l’approche expérimentation, évaluation » de l’uniforme dans les écoles, ce lundi 4 septembre, jour de la rentrée scolaire.
Lors d’une interview par le journaliste HugoDécrypte, diffusée sur Youtube et TikTok, le président de la République a été questionné sur plusieurs sujets rapportés à la jeunesse, parmi lesquels l’école et le port de l’uniforme.
Emmanuel Macron a d’abord rappelé qu’à l’origine il était « plutôt pour que chaque établissement gère la chose », mais selon lui, la question prend désormais des « proportions folles » dans le débat public. « La question de la tenue unique est à mon avis plus acceptable, peut paraître un peu moins stricte d’un point de vue disciplinaire », a-t-il ensuite fait valoir avant de préciser que « sans avoir un uniforme, on peut dire “vous vous mettez en jeans, tee-shirt et veste” ».
Aux yeux du chef de l’État, la tenue unique « règle beaucoup de sujets (...) 1/ la laïcité et 2/un peu l’idée qu’on se fait de la décence, c’est-à-dire on ne veut pas des tenues trop excentriques ». Une position similaire à celle du ministre de l’Éducation Gabriel Attal, qui annonçait ce matin sur RTL la possibilité d’une expérimentation de l’uniforme dans plusieurs établissements volontaires, dont les modalités seront détaillées à l’automne.
« Aucun parallèle » entre l’abaya et le terrorisme
Cette question fait suite à plusieurs jours de vifs débats alors que le gouvernement a décidé d’interdire l’abaya à l’école. Lors de son interview face à Hugo Décrypte, Emmanuel Macron a évoqué l’assassinat de Samuel Paty pour appuyer cette décision. « Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité » a-t-il déclaré, avant d’ajouter « ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu d’attentat terroriste et Samuel Paty ».
L’enseignant de Conflans-Sainte-Honorine avait été assassiné le 16 octobre 2020, quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.
« Je dis juste : ce système est là », a poursuivi Emmanuel Macron. « Ça s’est fait parce qu’un enseignant apprenait la laïcité dans son cours et qu’ensuite il y a eu cet emballement avec les réseaux sociaux et des gens qui ont ensuite commis le pire ». Relancé par le journaliste, Emmanuel Macron a déclaré : « Je ne fais aucun parallèle » entre les actes de terrorisme et la tenue portée par des jeunes filles musulmanes. « Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde ».
Le Conseil d’Etat examinera ce mardi la requête contre cette interdiction de l’abaya à l’école, déposée en urgence par une association, qui a également saisi la Défenseure des Droits. Pour les plaignants, cette interdiction « porte atteinte aux droits de l’enfant, car elle vient viser principalement les enfants présumés musulmans, créant ainsi un risque de profilage ethnique à l’école ». Les requérants s’inquiètent aussi d’une « immixtion injustifiée dans l’exercice du culte musulman », y voyant « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte ».
À voir également sur Le HuffPost :
Pour la rentrée, Emmanuel Macron maintient sa cote de popularité, Élisabeth Borne proche - EXCLUSIF
L’interdiction de l’abaya à l’école contestée dans un premier recours au Conseil d’État