Pour la rentrée, recruter des enseignants formés 4 jours est un pansement sur une jambe de bois

Les profs débutant auront 100 euros par mois de plus à partir du mois de mai (photo prétexte)
Godong via Getty Images Les profs débutant auront 100 euros par mois de plus à partir du mois de mai (photo prétexte)

Godong via Getty Images

Mais même s’il s’agit de quelques milliers de postes non pourvus sur plusieurs centaines de milliers, l’alerte est réelle.

ÉDUCATION - Voilà ! Nous y sommes… ! La rentrée officielle des élèves n’est que le 1er septembre et celle des équipes, la veille, le 31 août ! Et cependant, sa préparation est un véritable marathon. La partie invisible de l’iceberg n’est qu’un mécano complexe ou un casse-tête digne du niveau expert.

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Une question est cette année plus particulièrement est venue percuter une préparation qui a mis les contraintes liées à la pandémie en sourdine, même si la vigilance demeure, tapie, comme le virus, dans l’ombre d’un coin de la tête. Il s’agit de la présence ou non d’enseignants devant chaque classe, dans l’enseignement primaire, et devant des élèves et certaines classes pour ce qui concerne collège et lycée.

A ceux qui hurlent avec les loups, je dis simplement : au-delà de la question des moyens et donc de l’argent public, ce sont les candidats et les candidates qu’il faut trouver !

De nombreux Monsieur X et Madame Y ont été apposés sur les fiches de service d’enseignants encore inconnus et des emplois du temps qui seront ce qu’ils seront de manière à ne pénaliser ni élèves avec des journées déséquilibrées, ni de futurs nouveaux collègues.

D’un côté des « job dating » pour recruter au dernier moment des « enseignants » face à une pénurie de lauréats de concours ou de simples candidats à la contractualisation et de l’autre parfois, des exigences « surdimensionnées » de diplôme pour enseigner quelques heures dans une ou deux classes...

Peu ou pas de candidats d’un côté et des élèves de l’autre

Les inégalités territoriales en la matière sont fortes. J’imagine que dans certains départements comme la Seine-Saint-Denis, les candidatures ne sont pas pléthore. Mais ce qui est plus inquiétant, c’est que le vivier est aussi ténu qu’un filet d’eau d’une rivière soumise à un climat de sècheresse aigue.

A ce jour, après 25 années passées comme chef d’établissement, je ne me suis trouvé à la veille de la rentrée sans la totalité de mon équipe, même s’il s’agit d’assurer des remplacements sur des temps plein, au cœur du Pays Basque.

Le métier ne fait plus rêver depuis longtemps !

Mais même s’il s’agit de quelques milliers de postes non pourvus sur plusieurs centaines de milliers, l’alerte est réelle. Cette mission d’éducation ne fait certes plus rêver, mais n’attire même plus de jeunes ou moins jeunes talents dont la responsabilité est immense : aider les jeunes à devenir les citoyens de demain, socialement et professionnellement prêt à s’insérer et construire la société de demain en relevant tous les défis de leur génération !

Les années passées, face au tsunami de la désaffection, l’Etat a sorti une petite cuillère distribuant ici ou là des heures supplémentaires, réduisant parfois des moyens sur certains territoires pour habiller la réforme majeure du dédoublement des classes de primaire dans les zones d’éducation prioritaire…

L’Etat a aussi mis en avant l’école inclusive et assuré un développement massif de l’accompagnement des élèves à besoins particuliers…Mais voilà ! La petite cuillère ne suffit plus, les quelques sacs de sable ne protègent plus du tsunami.

Un enseignant, c’est une personne considérée autant pour son diplôme que pour ses compétences pédagogiques. C’est un parcours long, lent, alternant pratique et théorie.

Alors les choix de mettre des rustines – dont ces 4 journées de formation est un pis-aller…un cautère sur une jambe de bois.

Y-avait-il d’autres solutions pour que cette rentrée puisse être « convenable » ?

Je ne le crois pas. A ceux qui hurlent avec les loups, je dis simplement : au-delà de la question des moyens et donc de l’argent public, ce sont les candidats et les candidates qu’il faut trouver ! Donner envie, transmettre le désir de faire apprendre !

Avec la meilleure volonté, nous ferons collectivement le mieux possible afin d’accueillir les potentiels nouveaux collègues qui ne seront pas le lumpenprolétariat du lycée mais des enseignants à part entière ! L’envie de replonger dans l’univers de l’éducation aidera à dépasser les frustrations…

Pour peu que nos Ministres tiennent parole : revalorisations, formation, reforme du lycée professionnel et une autonomie maitrisée pour être au rendez-vous des jeunes et du territoire ! Bonne année scolaire à chacune et chacun !

Pour peu que nos Ministres tiennent parole : revalorisations, formation, reforme du lycée professionnel et une autonomie maitrisée pour être au rendez-vous des jeunes et du territoire ! Bonne année scolaire à chacune et chacun !

Pour peu que nos Ministres tiennent parole : revalorisations, formation, reforme du lycée professionnel et une autonomie maitrisée pour être au rendez-vous des jeunes et du territoire ! Bonne année scolaire à chacune et chacun !

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