Rennes, Paris, Bordeaux... Des tensions éclatent en marge des cortèges contre la réforme des retraites

Les services de renseignement s'inquiétaient d'une flambée de violence pour cette neuvième journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale contre la réforme des retraites et redoutaient une radicalisation de certains participants après l'usage du 49.3 puis la prise de parole d'Emmanuel Macron.

En début d'après-midi, des tensions ont éclaté des cortèges dans plusieurs villes du pays, entraînant l'intervention parfois musclée des forces de l'ordre.

• Affrontement avec les forces de l'ordre à Rennes

La manifestation rennaise s'est élancée peu après 11 heures. Selon la préfecture à BFMTV, 22.200 personnes s'y sont rassemblées. Les autorités s'attendaient à la présence d'environ 400 personnes de la mouvance autonome.

Plusieurs manifestants sont allés au contact des forces de l'ordre, les affrontant notamment à l'aide de projectiles. En réaction, ces dernières ont eu recours aux canons à eau et au gaz lacrymogène pour chercher à disperser et déloger ces manifestants habillés en noir et masqués, qui se sont protégés en dressant des barricades avec de grandes planches en bois, de la place de la République.

La préfecture rapporte qu'un homme a été blessé au genou et que trois policiers ont été blessés par des jets de projectiles. Elle recense également des feux de poubelles et du mobilier urbain. Pour le moment, quatre personnes ont été interpellées.

• Intrusions et dégradations à Lorient

Plus à l'ouest en Bretagne, à Lorient, la manifestation est également marquée par des violences. Selon les informations de BFMTV, le rez-de-chaussée de la sous-préfecture a été dégradé, tandis qu'une tentative d'intrusion et un début d'incendie ont été recensés dans un commissariat de la ville.

Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé d'"inacceptables attaques et dégradations" à Lorient et a adressé ses "pensées aux fonctionnaires blessés".

"Ces actes ne peuvent rester impunis", a-t-il ajouté.

• Tribunal caillassé à Nantes

Des participants à la manifestation ont caillassé le tribunal administratif de Nantes vers 14 heures, alors qu'ils participaient à un black block. Plus tard sur le parcours, ils ont renversé un conteneur de verre avant de saisir de bouteilles pour les lancer sur les forces de l'ordre. Ils ont également pris pour cible un cabinet d'assurance et une agence immobilière.

Les CRS ont chargé et utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, coupant la manifestation en deux parties. La queue du cortège a alors du se disloquer.

• Actions de black blocks à Bordeaux

Alors que la manifestation bordelaise s'est déroulé dans le calme ce jeudi après-midi, un groupe de plusieurs centaines de black blocks s'est formé une vingtaine de minutes après l'arrivée du cortège à destination.

Alors que la manifestation bordelaise s'est déroulée dans le calme ce jeudi après-midi, un groupe de plusieurs centaines de black blocks s'est formé une vingtaine de minutes après l'arrivée du cortège à destination.oger, notamment avec du gaz lacrymogènee. En réponse, les manifestants radicaux ont lancé des projectiles.

Dans la soirée, des éléments radicaux ont incendié la porte de l'enceinte extérieure de la mairie de Bordeaux, provoquant l'indignation des figures politiques locales.

• De nombreuses tensions à Paris

Dans la capitale, le cortège s'est élancé à 14 heures depuis la place de la Bastille. Malgré quelques heurts au niveau de la place de la République, le début de la manifestation s'est déroulé dans le calme.

C'est un peu plus loin dans le parcours - qui doit aller jusqu'à l'Opéra Garnier - que la situation s'est dégradée avec la formation d'un black block de plusieurs centaines d'individus. Ils ont notamment attaqué un fast-food, d'une banque et une superette et dégradé du mobilier urbain.

Les forces de l'ordre ont cherché à intervenir mais ont été la cible de divers projectiles, dont certains se sont enflammés, entraînant leur retrait. Les pompiers ont également dû intervenir sur plusieurs feux, notamment de poubelles.

Dans la soirée, les tensions et saccages se sont poursuivis dans les rues, notamment dans le quartier de la Bastille. 103 personnes ont été interpellées, a appris BFMTV de source policière. Ce comptage a été établi à 22h15.

Article original publié sur BFMTV.com